Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
L’espérance dans le coeur
La commémoration du 99 ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 s’est déroulée, samedi dernier, place Armand Fallières, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires.
Les larmes de pluie sont venues rajouter à la tristesse de cette journée. Cinquantedeux mois de sanglants combats ô combien meurtriers, de souffrances physiques et morales mais aussi d’Espoir. 1 400 000 morts, 740 000 invalides, 3 millions de blessés… Rien ne pourra effacer l’horreur mais il est du devoir de la nouvelle génération de regarder ces chiffres en face et de s’interroger sur la finalité de toutes ces pertes. Nos anciens ont payé un lourd tribu au nom de la Liberté que l’homme n’a de cesse de bafouer aujourd’hui. Les leçons ne sont toujours pas retenues. Preuve en est les terribles combats menés en Irak, en Syrie… Des conflits s’achèvent… d’autres émergent… la pieuvre déploie ses tentacules… au nom de quoi ? Après le salut à l’emblème et la revue des troupes par le lieutenant-colonel Patrice Chabot, chef de corps du 48ème RT, les autorités ont rejoint leur emplacement, faisant face aux porte-drapeaux, venus nombreux participer à cette cérémonie commémorative. C’est aux côtés de Claude Bordier, président honoraire de l’Union Départementale des Associations de Combattants que Marjorie Mallarme a donné lecture du message de l’Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre. La France commémore cette année le centième anniversaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis au printemps 2017. 126 000 soldats américains tombèrent au champ d’honneur. L’UFAC « en appelle à la conscience et à la mémoire de chacun, afin que le sacrifice et l’espérance qui habitaient toutes ces victimes, inspirent nos actions en faveur de la paix, de la solidarité et de la Fraternité ».
Une guerre éprouvante
Patricia Willaert, préfet de Lot-et-Garonne, a donné lecture, à son tour, du message ministériel. 11 novembre 1918 à 11 heures. Les clairons annoncent le cessez-le-feu tant espéré. La Grande Guerre aura laissé des cicatrices indélébiles chez les nations européennes. Le moral des troupes a été profondément affecté par de sanglants échecs comme celui du Chemin des Dames mais l’arrivée des Américains contribuera « à forger la victoire ». Le conflit se mondialise. Victimes collatérales de la Grande Guerre, des centaines de milliers d’enfants se retrouveront orphelins. Pour leur venir en aide, l’Etat instaurera le statut de « pupille de la Nation ». Il soutient aujourd’hui les « orphelins d’un parent tué en opération militaire extérieure ou lors d’un attentat terroriste ». Le 16 novembre 1917, Georges Clemenceau, Président du conseil et ministre de la guerre remobilisera la Nation et ses troupes pour mener la France à la victoire. Après les dépôts de gerbes par des enfants ainsi que par les autorités civiles et militaires, le ravivage de la flamme par le Préfet, la sonnerie aux Morts et la minute de silence, le choeur des enfants a entonné la Marseillaise. Place au défilé militaire pour clôturer la cérémonie avec « Te Sitima », ce chant traditionnel Walisien du RIMap (Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie » et du 42ème BCS (Bataillon de Commandement et de Soutien). Le public n’a pas manqué de rendre hommage, par des applaudissements, à nos soldats plus que jamais mobilisés au coeur de différents théâtres opérationnels. Tous ont dans le coeur le secret espoir que le rideau de guerre finisse un jour par tomber…