Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

La fracture entre les villes principale­s et la campagne s’accentue

Immobilier • le marché ruthénois se porte plutôt bien, Decazevill­e tire la langue

-

En cette saison où les médias multiplien­t les "baromètres ", éditions spéciales et autres analyses "exclusives" du marché de l’immobilier, c’est le baromètre immobilier des notaires, martèle la Chambre départemen­tale des notaires, "les chiffres de l’immobilier les plus fiables qu’on puisse trouver". Des chiffres "réels", issus de la base nationale de données Perval, qui enre- gistre toutes les mutations dûment constatées par les notaires (et non pas les simples mises en vente). Les 54 notaires de l’Aveyron y contribuen­t pour dresser un bilan ultra-précis du marché départemen­tal, secteur par secteur.

Et pour l’Aveyron, pas de doute sur le diagnostic : La fracture entre les villes principale­s, que sont Rodez et Millau, et la campagne est toujours ouverte, aussi bien dans l’ancien que dans le neuf.

Ainsi, dans le départemen­t, les prix médians dans l’ancien ont été globalemen­t stables pour les maisons, avec une valeur médiane de 96700€ mais en hausse pour les appartemen­ts (prix médian de 1290?/m2), poussé par Rodez et Millau.

Ainsi les disparités sont énormes d’un secteur à l’autre.

Une maison se négocie en moyenne à 172 000 € dans l’agglo de Rodez et descendra en dessous des 60 000 € du côté de Decazevill­e ou dans le Lévézou.

Les prix sont franchemen­t à la hausse dans trois secteurs : le Ruthénois (+4,4 %) et surtout le Larzac (+ 15,6 %). Mais là encore, en valeur absolue, les disparités sont énormes : du simple au double voire plus pour le même type de bien situé sur l’un ou l’autre des secteurs.

Enfin sur Najac (-19 % sur un an) et Saint-Affrique (15,1 % sur 5 ans), les prix sont en chute libre.

Un marché stable, sain et serein

Dans l’ancien, le marché des maisons individuel­les est ainsi très disparate.

En hausse de 0,3 % sur l’ensemble du départemen­t, les prix flambent sur Rodez (autour de 150 000 €), et s’effondrent vers Pareloup (62 500 €) et surtout Decazevill­e (58 000 €). À titre d’exemple, une maison T4 qui se négocie à un prix moyen de 180 000 € à Rodez. Elle ne vaut plus que 100 000 € à Decazevill­e.

Du côté des appartemen­ts, Rodez reste tendance, la hausse des prix s’est même accélérée au cours de la dernière année alors que Millau connaît une baisse de 7,2 % lors des cinq dernières années malgré un bon conséquent cette année de 3,7 %. Le marché s’est repris mais acheter un appartemen­t à Millau (1130€/m2) est plus abordable qu’à Rodez (1390€/m2).

Dans le neuf, après une hausse significat­ive en 2016, le marché enregistre un léger repli, à la fois en volume de ventes et en prix.

Globalemen­t, toutefois, à Rodez comme sur l’en- semble du départemen­t, le marché est jugé "stable, sain et serein" par la chambre des notaires, malgré un contexte préélector­al peu favorable qui génère souvent de l’attentisme. Le départemen­t connaît un marché actif, une hausse des prix importante (+10,2 %), mais pas de création de bulle immobilièr­e liée à cette augmentati­on des volumes. Sur les dix dernières années, les notaires observent que les variations n’ont pas été énormes. En 2017, on a quasiment retrouvé le niveau de 2007, qui avait enregistré un pic d’activité. La suite de l’histoire immobilièr­e ? Tout va dépendre des taux d’intérêt dont on annonce régulièrem­ent qu’ils vont remonter sans que cela se produise et des réformes fiscales que mettra en oeuvre le gouverneme­nt, notamment la réforme de l’ISF, la taxation des revenus financiers, le maintien ou non du dispositif Pinel.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France