Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault
Tous pour un, un pour tous
C’était la devise (à l’envers) des Trois Mousquetaires qui reprend du galon dans le monde des affaires.
Tous ceux qui, un jour ou l’autre, ont voulu concrétiser un projet de création, de vente, de services ou même caritatif ou culturel, ont rencontré la difficulté du financement. Avec un refus pratiquement systématique de la part des banques. Car notre monde économique a bien changé. A une époque de plus en plus lointaine, n’importe lequel de ces établissements mentionnait le terme «mutuel» ou «coopératif» dans son appellation. Ce qui signifiait qu’il se mettait au service de ceux qui, en créant de nouvelles entreprises, participaient à une relance économique et offraient de nouveaux emplois. Aujourd’hui, quelques scandales financiers semblent révéler que leur souci n’est plus de servir les initiatives, mais bien de faire toujours plus d’argent en spéculant.
Devant le désengagement des organismes financiers, une pratique nouvelle nous vient d’outre atlantique par le biais d’internet : le «crowdfunding», terme anglais pour désigner un « financement participatif ». Cela signifie qu’un grand nombre de personnes sont amenées à participer à l’élaboration d’un projet, en termes économiques et financiers. Il existe plusieurs formes de crowdfunding réglementées depuis le 1er octobre 2014.
D’une part, il permet de financer un projet en se passant des banques et dans des délais relativement courts.
D’autre part, cette stratégie de collaboration communautaire, au-delà de la simple participation financière, permet de fédérer et se faire accompagner dans son projet, ce qui est idéal pour des associations ou de jeunes créateurs d’entreprise.
Cette pratique s’appuie sur un critère autre que la simple recherche du profit. Il s’agit d’une relation de personne à personne, par l’intermédiaire d’une plateforme spécialisée et compétente.
Enfin le crowdfunding permet indirectement de réaliser une étude de marché. Les donateurs ou prêteurs peuvent réagir sur le projet et donner leur avis. Et si la campagne de levée de fonds échoue, on pourra en tirer les leçons. Si elle réussit, les participants deviendront de véritables porte-paroles actifs et concernés.