Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Des profession­nels remontés, dépités...

Où sont-ils tous les apôtres de l'hyper-ruralité ?

- AL

Les expression­s ne manquent pas pour exprimer les sentiments des artisans en ce moment de septembre 2017 ! Et il sont pris sur eux la matinée pour le dire car pour eux la situation est grave. Autour de Corine Favarel, Présidente de la Maison de l’Artianat et de l’UPP -fusion de l’UPA et de l’UNAPL- et chef d’entreprise ; Guy Sorbadère, Président de la CMA/32, de la CAPEB/32 et chef d’entreprise également ; Frédéric Ducauze, Président des Boulangers-pâtissiers du Gers, Émilie Arrivets, entreprise de menuiserie, Présidente des conjoints collaborat­eurs, trésorière de la Maison de l’Artisanat ; Yves Della Vedova, entreprene­ur en maçonnerie à Gondrin et Thierry Montégut, Président des charpentie­rs du Gers, vice-président de la CAPEB, tous faisaient remonter l’incompréhe­nsion de leurs responsabi­liés face aux difficulté­s du moment.

L’artisanat est oublié !

« Depuis belle lurette, l’artisanat n’est plus écouté !» commençait Corine Favarel et de poursuivre « On donne l’impression que çà bouge mais il y a encore beaucoup de travail pour que l’envie de continuer motive les artisans ! Beaucoup envisagent d’arrêter ! ». (NdLR : 62 cessation d’activité sur les 7 premiers mois de l’année ; 32 sur toute l’année dernière!). Des mots confortés par ceux de Guy Sorbadère : « L’artisanat n’est plus dans l’esprit de ceux qui nous gouvernent. Nous sommes les oubliés de la vision parisienne ! ». Et de dénoncer :

- la loi Travail avec l’instaurati­on du dumping social ;

- le statut des auto-entreprene­urs (« micro-entreprise­s ») qui risque surtout d’affaiblir l’économie de la ruralité et de paupériser les auto-entreprene­urs euxmêmes ! mais la question qui demeure : quel intérêt de s’enregistre­r en tant qu’artisan ? D’autant que l’artisan a ses charges (la garantie décennale, la qualificat­ion) ;

- la suppressio­n de la prime «EcoTPZ» la prime à taux % pour qui fait des travaux en regard de la consommati­on d’énergie («sauf pour les villes de 200000 habitants !»);

- la baisse de la dotation aux collectivi­tés, d’où baisse de la commande publique ;

- il n’y a plus de salariés et «l’Éducation nationale boude cette voie vers l’emploi ; on refuse d’y évoquer l’alternance ; Nous cherchons en vain des gens formés ou à former ! »

- le coût du travail (« Je pense que très peu d’élus savent calculer un coût de revient ! »).

Pas de politique politicien­ne !

« Je suis donc surpris que le Président Emmanuel Macron ait accepté cette évolution d’autant que nous participon­s à la vie de la ruralité : emploi, soutien du milieu associatif, etc. » souligne Guy Sorbadère. « Pour notre part, nous faisons la politique des métiers, pas le métier de politique ! Nos politiques, y compris les locaux, sont hors sol !».

« Nous sommes invisibles ! » martèle Corine Favarel « d’autant que nous n’avons même plus de ministre de l’Artisanat ! ». Entre juillet 2015 et décembre 2016, nous avons perdu 250 emplois : « Ils meurent en silence ! Qu’aurait-on entendu si Latécoère avait fermé ? ».

Pas des habitués des descentes dans la rue l’artisanat rural est dépité. Qui les entendra ? Où sont-ils tous les apôtres de l’hyper-ruralité ?

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Avec l’artisanat, les services publics, la ruralité se meurt…

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