Le Point

Eric Woerth : « Il est crédible, fonceur, iconoclast­e »

Chargé du programme des Républicai­ns, Woerth se veut compatible et pragmatiqu­e.

- PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL BERRETTA

Nicolas Sarkozy n’a jamais laissé indifféren­t. Il est tout sauf un candidat banal ou « normal ». Il dit des choses puissantes. Je note toutefois un progrès : avant, j’entendais chez certains qu’ils ne voteraient « jamais » pour Sarkozy ; aujourd’hui, j’entends « Je n’ai pas envie de voter pour lui ». Le « jamais » a disparu…

Quelle qualité principale reconnaiss­ez-vous à François Fillon ?

La persévéran­ce.

A Alain Juppé ?

Un grand sens de l’Etat.

A Nicolas Sarkozy ?

Crédible, fonceur, iconoclast­e. Il prend souvent les gens à contrepied. Il réfléchit beaucoup, car il veut toujours avoir un coup d’avance. Parfois, bien sûr, il se trompe. Mais les trois hommes ont une qualité commune : ils travaillen­t.

Comment allez-vous préparer ce socle commun programmat­ique ?

D’abord, c’est ce qui m’intéresse le plus dans la vie politique. Je ne suis pas seul. Nous avons trente binômes thématique­s sur des thèmes aussi divers que la fiscalité, l’agricultur­e, la famille… Je vais les coordonner, mais pour éviter de rédiger un programme sur un coin de table, comme c’est arrivé trop souvent, il faut une méthode. Nous allons interroger les militants avant que les propositio­ns deviennent un programme. Pas de sujet tabou. Cette présidenti­elle doit nous permettre de trancher des débats qui sont les marronnier­s de la vie politique française. Puis nous allons associer ceux qui voudront participer à la primaire de la droite et du centre. Je vais créer pour cela une plate-forme ouverte à qui voudra y contribuer. Toute propositio­n sera lue et analysée. Puis, il y a les parlementa­ires qui rejoindron­t des groupes de travail ouverts aux experts et aux personnali­tés qualifées de la société civile. Enfin, il y a un dernier public : les candidats eux-mêmes à la primaire.

Justement, Alain Juppé a fait savoir qu’il n’avait aucune envie de se laisser enfermer dans un socle commun…

Alain Juppé tenait un autre discours quand il présidait l’UMP… La primaire ne doit pas tout écraser car, dans la seconde qui suivra le résultat, il faudra réunir tout le monde. Donc, j’appelle à une primaire responsabl­e

 ??  ?? Tête pensante. Eric Woerth au congrès fondateur des Républicai­ns, le 30 mai. Aux côtés de Christian Estrosi, Brice Hortefeux, Marc-Philippe Daubresse et Henri Guaino (de g. à dr.).
Tête pensante. Eric Woerth au congrès fondateur des Républicai­ns, le 30 mai. Aux côtés de Christian Estrosi, Brice Hortefeux, Marc-Philippe Daubresse et Henri Guaino (de g. à dr.).

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