Le Point

Ils ne le craignent plus, le moquent même. Lui n’est pas dupe. « Je vais gagner », assure-t-il.

- PAR SÉGOLÈNE DE LARQUIER

Il fait mine de se trancher la gorge. « Sarkozy va se tuer tout seul à cause de ses défauts. Il est son pire ennemi. En 2012, il s’est fait battre sur sa personnali­té, pas sur son projet. » Ainsi parle ce proche de Bruno Le Maire. La sentence, lapidaire, résume la pensée – et l’espoir – de bon nombre de poids lourds de la droite qui ont aujourd’hui les yeux rivés sur l’Elysée. Faute d’avoir empêché le retour de Sarkozy sur la scène politique, François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand et Bruno Le Maire rêvent de lui faire la peau.

Sur les bancs du Palais-Bourbon ou dans les salons des restaurant­s parisiens, on se tient les côtes en racontant l’histoire de la voyante de Sarkozy pour 2017 : « Je vous vois passer dans une grande avenue, dans une voiture, le toit ouvert, le peuple en liesse. Mais je ne parviens pas à savoir comment vous réagissez : le cercueil est fermé. » Succès garanti. Depuis qu’il est le chef des Républicai­ns, il n’inspire plus la peur comme à l’Elysée. Jadis, son énergie, son autoritari­sme et son tempéramen­t tyrannique impression­naient. Désormais, on lui obéit en rechignant, voire on désobéit crânement. Dès que Sarkozy a le dos tourné, les ténors de la droite doutent, éructent, ricanent. Ministres, ils courbaient l’échine et encaissaie­nt les coups. Maintenant, ils lui tiennent tête.

Il fallait voir Bruno Le Maire défier Sarkozy samedi 30 mai lors du congrès fondateur des Républicai­ns ! Vers midi, sous une nuée de caméras, le député de l’Eure organise sa claque, grâce à une trentaine de militants scandant son prénom, perturbant ainsi l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur la tribune. A la fin de la journée, c’est au tour d’Alain Juppé – agacé d’avoir été sifflé par

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