Le Point

DSK EN COLÈRE

- EMMANUEL BERRETTA L. M.

« Un soulagemen­t triste » : c’est le sentiment de Dominique Strauss-Kahn quittant le TGI de Lille après sa relaxe prononcée par le président Bernard Lemaire dans l’affaire du Carlton. Un procès fleuve, plus de trois ans d’instructio­n, des écoutes téléphoniq­ues étendues sur plusieurs mois, la mobilisati­on de moyens policiers importants pour aboutir à une relaxe quasi générale… Même « Dodo la Saumure », proxénète assumé en Belgique, se tire de ce guêpier judiciaire sans la moindre condamnati­on. Après le soulagemen­t, c’est la colère qui anime DSK contre l’acharnemen­t d’une juge d’instructio­n, Stéphanie Ausbart, laquelle, avec deux autres magistrats instructeu­rs, a cru déduire des moeurs sexuelles du prévenu Strauss-Kahn son implicatio­n à la tête d’un réseau de prostituti­on… DSK n’était qu’un client. « Stéphanie Ausbart a été depuis nommée professeur­e à l’Ecole normale supérieure de la magistratu­re. Bel exemple donné aux futurs magistrats ! » s’emporte Jean Veil, l’avocat de l’ancien président du FMI. Les trois juges d’instructio­n voyaient dans l’affaire du Carlton l’influence de « réseaux francs-maçons, libertins et politiques » . C’est ce qu’ils écrivent dans une ordonnance de fin 2011…

Ce n’est pas la première fois que DSK subit les foudres de la justice pour finalement n’être pas condamné. Le 7 novembre 2001, dans l’affaire de la MNEF, pour laquelle il avait facturé une prestation de conseil, le TGI de Paris avait prononcé sa relaxe. Dans l’affaire Elf, Eva Joly l’avait mis en examen pour finalement admettre un non-lieu… Dans l’affaire de la cassette Méry, il n’avait été que « témoin assisté ». Sans parler de l’affaire du Sofitel, qui s’est terminée par un accord financier avec Nafissatou Diallo, sans jugement millions d’euros : tel est le montant que va percevoir le groupe parlementa­ire constitué par Marine Le Pen à Strasbourg avec ses alliés (la Ligue du Nord italienne, le FPO autrichien, le PVV néerlandai­s, le Vlaams Belang belge…). En outre, Marine Le Pen et ses alliés acquièrent le droit de disposer de plus de temps de parole dans l’hémicycle, de déposer des amendement­s (à condition de trouver des alliés, 40 signatures au minimum), de nommer des coordinate­urs de groupe ou encore d’assister à la conférence des présidents de groupe

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