Habile opportuniste
Absence consentie. A vouloir avoir raison trop tôt sur la voiture électrique, sur laquelle d’importants investissements ont été concentrés, Renault a pris du retard sur le développement de modèles crossover. Or, en dix ans, ces berlines rehaussées sont passées de 10 à 27 % des immatriculations, devant le monospace, ralliant à sa cause plus de 9 millions d’adeptes l’an dernier. Mais bien peu de Renault dans ce chiffre. Technodécentrée. Pressé par le temps, Renault a décidé de décalquer celui qui a inventé le genre, le Qashqai du cousin Nissan. Bonne pioche, car, si toutes les Renault sortent a priori du technocentre de Guyancourt, le Kadjar a d’incontestables gènes japonais. La nouvelle plateforme est excellente, codéveloppée par le français et déjà en usage sur l’Espace et bientôt la Mégane, le Scenic et la Laguna. 60 % de Qashqai. Disponible en 2 ou 4-roues motrices, le Kadjar intègre tous les codes du genre. Il remplace aisément une familiale avec de la place pour cinq à bord, un grand coffre et pas mal d’ingéniosité pour les rangements et la modularité. Indispensable pour séduire les adeptes du monospace sans augmenter l’encombrement extérieur. Le Kadjar se distingue du Qashqai par un design plus extraverti et un habitacle flatteur, bourré d’équipements actuels, même si la finition reste à parfaire. Avaler la pastille. Au pays de la pastille verte, les moteurs jouent dans la catégorie inférieure, avec de petites cylindrées (1,2 l et 1,6 l D) et le renfort du turbo pour faire bonne figure. A 130 ch essence ou diesel, on n’aura droit qu’à la boîte mécanique à 6 rapports, la robotisée étant réservée au petit diesel de 110 ch. Dans ces conditions, pas question d’aller chatouiller les seigneurs du genre, allemands en particulier, le Kadjar reste à sa place. Mais il a les atouts pour jouer sa partition avec son physique enjôleur