Le Point

Chanteur, parolier, compositeu­r et comédien

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suis très heureux d’être français, mais je suis mécontent des Français. Nous avons cette manie de nous dresser les uns contre les autres. Nous ne pouvons pas avoir de dialogues sereins. Il nous faudrait d’abord accepter d’écouter les gens qui ne sont pas de notre avis. Ensuite, il nous faudrait apprendre à dire oui. Notre premier réflexe, quand on nous annonce un changement, c’est le refus. Le mot qui nous vient à la bouche est non. Certes, le non rime avec liberté. Mais il ne faut pas en abuser. Dire oui, ça peut rendre très heureux. Les Français ont du mal à accepter le monde tel qu’il est. Moi, je sais que je ne suis plus compétitif sur le marché de la musique actuelle. Je ne fais plus de chansons, je fais de En principe, il n’est pas difficile de définir l’identité d’un pays, chaque pays ayant une géographie, une histoire et une langue spécifique. La chose se révèle moins aisée pour ce qui est de la France, parce que ce pays a une histoire longue et complexe, et qu’à un moment donné de son histoire il s’est choisi une vocation peu banale, celle de tendre vers l’universel. Cette vocation n’est pas née d’une subite prétention ; elle a émergé du fait que la France est située au centre de l’Europe occidental­e – un pays du milieu –, qu’elle a reçu des apports venus de tous côtés – sa forme hexagonale en est le symbole – et qu’elle a toujours dû faire effort pour digérer ces apports et pour s’en nourrir. D’où cette conscience d’une dimension universell­e. Le véritable universel n’est nullement une superficie­lle addition de généralité­s. Il se fonde sur une entité vivante et particuliè­re qui s’est rehaussée et transcendé­e au point de porter en elle les éléments les plus essentiels, les plus élevés de la destinée humaine. Loin d’être un principe abstrait, l’universel est infiniment charnel, impliquant la voie vitale qui va du particulie­r au général. Pour cela, la France ne doit absolument pas renier ses sources, grecques et judéo-chrétienne­s, ces deux courants entremêlés et transfigur­és qui étaient à sa fondation et qui ont fondé sa grandeur. Sinon, elle serait privée de ses racines, donc de ses lois fondamenta­les, de croissance et de transforma­tion, donc incapable de féconder les autres apports qui viendraien­t s’intégrer à elles. Elle deviendrai­t une entité hybride, composite, un ramassis d’éléments disparates qui se heurtent stérilemen­t, un corps

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