Directeur général du groupe Essec

« Un pour tous, tous pour un. » La devise des Mousquetaires fait partie de l’esprit français, mais elle est trop souvent oubliée. L’individualisme fait des ravages dans tous les secteurs et empêche nos qualités de s’exprimer. Pourtant, lorsque les Français travaillent en équipe, ils sont exceptionnels. Dans les sports collectifs, nous en avons l’illustration fréquente : dans un « bon jour », l’équipe de France peut battre les meilleurs. Dès le XVe siècle, on parle de « furia francese » pour qualifier cet allant français auquel rien ne résiste sur les champs de bataille. Le défaitisme et le pessimisme sont en fait très récents dans notre Histoire.

Le sens collectif, cela s’apprend, et la France peut reprendre ce chantier. Cela commence à l’école maternelle (et même avant). Les sciences cognitives, avec un chercheur comme Jean Decety, nous apprennent que l’empathie existe à un état potentiel très important chez le petit enfant. Elle peut être stimulée par le jeu collectif, l’apprentissage des règles et des stimulations de tous ordres. Durant la Ce qui me paraît le plus important, c’est un art de vivre lié à une certaine élégance décontractée : le tempérament français. J’aime cette capacité à créer une bulle de plaisir, à apprécier un bon vin, sans cérémonial, avec une rondelle de saucisson : ça, c’est très français. Quand on voyage à l’étranger, on constate que le plaisir est lié à une récompense. Chez nous, c’est gratuit et on nous envie beaucoup à l’étranger cette capacité à aller au plaisir. Si j’étais présidente, j’offrirais un billet d’avion à chaque Français pour qu’il aille voir les autres pays. Le Français est blasé. C’est dans son caractère de voir le verre à moitié vide. Ouvrez les yeux, le bonheur est là, on a tout ! Il faut juste se prendre en main et arrêter de dénigrer