Le Point

Son nom ? Abou Bakr al-Baghdadi. Son rêve ? Régner sur un califat et 1 milliard de « fidèles ». La véritable histoire du cerveau de l’Etat islamique.

- PAR ROMAIN GUBERT (ENVOYÉ SPÉCIAL À BEYROUTH) ET NICOLAS HÉNIN, AVEC GUILLAUME PERRIER ET HÉLÈNE VISSIÈRE (À WASHINGTON)

Le patron du groupe Faucon, une petite unité d’élite des services secrets irakiens, est un homme en colère. Il est même ivre de rage. Il y a quelques mois, il a failli avoir la tête d’Abou Bakr al-Baghdadi. Le chef de cette cellule spécialisé­e dans la traque des plus hauts responsabl­es de Daech avait obtenu une informatio­n de première main grâce à l’un de ses indicateur­s locaux. L’ennemi public numéro un d’une bonne partie de la planète se cachait au nord de Bagdad, dans une école élémentair­e d’Al Qaim, une grosse bourgade frontalièr­e avec la Syrie.

Quand il a obtenu cet incroyable tuyau, le responsabl­e des Faucons a immédiatem­ent téléphoné au général commandant l’état-major de l’armée de l’air irakienne en lui demandant de lancer immédiatem­ent un raid aérien. Mais celui-ci voulait des précisions. On ne bombarde pas une école comme ça. Il voulait connaître le nom de la cible et juger par lui-même de l’opportunit­é de l’ opération. Les deux hommes ont haussé la voix et il a fallu une heure pour que les avions décollent, le temps que le Premier ministre irakien appelle lui-même le général et règle le conflit entre les deux officiers.

L’opération a bien eu lieu. Mais trop tard. Les bâtiments visés étaient vides et les avions se sont rabattus sur un convoi de plusieurs voitures qui quittaient l’école. Un garde du corps de Baghdadi aurait perdu la vie. Quant au leader de Daech, personne, au sein de la coalition contre l’Etat islamique, ne sait aujourd’hui dans quel état il est. Certaines rumeurs – totalement invérifiab­les – affirment que ses blessures au ventre et au dos sont telles qu’il aurait été contraint de laisser les commandes de son organisati­on à l’un de ses lieutenant­s et qu’il est désormais en Syrie, où il reçoit des soins quotidiens. D’autres affirment l’avoir vu sur le front de Palmyre il y a

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