La malédiction de la fiche S
Comment Yassin Salhi, plusieurs fois signalé, est passé entre les mailles du filet.
ne bombe humaine programmée pour exploser un jour mais qui s’est peutêtre déclenchée trop tôt, à cause de son instabilité. dans le Doubs. Cet endoctrinement grandissant n’échappe pas aux services de renseignement locaux, qui lui « collent » dès 2006 une fiche S , pour Sûreté de l’Etat. Dès lors, chaque fois qu’il passe une frontière ou qu’il est contrôlé par les forces de police, ces dernières collectent discrètement de l’information afin de nourrir son dossier. Lequel ne cesse de s’épaissir.
En 2013, Yassin Salhi fait l’objet d’une note d’information rédigée par la Sous-Direction de l’information générale (Sdige). Le 4 janvier, à l’issue de la grande prière, trois musulmans radicaux connus des services organisent une collecte. L’argent doit servir à financer la création d’un institut musulman à Besançon : en fait, un centre islamiste tenu par les salafistes locaux regroupant une mosquée, une école coranique et une école maternelle. Aux côtés de Yassin Salhi, deux autres « collecteurs » ont un profil jugé préoccupant. Amara A., ouvrier à la retraite, est un imam autoproclamé. Surnommé l’« émir », il est le chef local du mouvement fondamentaliste Tabligh. Le second, Nordi L., est un ex du « groupe Salvi ». Cet horloger au c h ô mag e , p r o c h e d ’ a n c i e n s membres du GIA, s’est notamment fait repérer pour ses déplacements au Pakistan.
Six mois avant les attentats contre Charlie Hebdo, c’est au tour des gendarmes de s’intéresser au cas Salhi. Un voisin a signalé son étrange comportement. Une ou deux fois par semaine, en général le mardi soir, le trentenaire