Le patron communiste du journal est aussi le père du Mondial à pétanque. Un personnage pagnolesque, chanteur, ami de Jean-Claude Gaudin… Rencontre.
Les Marseillais, ces ingrats, détestent qu’on commence un article sur leur ville par une citation de Marcel Pagnol. Qu’ils me pardonnent celle-là, superbement pagnolesque : « Tout le monde savait que c’était impossible. Il est arrivé un imbécile qui ne le savait pas et qui l’a fait. »
Si la ville de Pagnol bouge aujourd’hui comme jamais, pour ainsi dire d’une semaine à l’autre, c’est sans doute parce qu’il y a ici plus de fadas qu’ailleurs : n’ayant peur de rien, ils soulèvent les montagnes quand ils ne marchent pas sur l’eau.
Michel Montana, par exemple. Maître après Dieu des JO de la boule, La Marseillaise à pétanque, il est, avec Jean-Claude Gaudin et bien d’autres, l’incarnation vivante de cette incroyable résurrection de Marseille, l’autre capitale, celle des « testards » (1), où personne n’a peur de rien.
Cette année comme depuis plus d’un demi-siècle, le Mondial à pétanque attirera, sous l’égide du quotidien communiste régional La Marseillaise, plus de 12 000 participants venus de la planète entière, notamment d’Allemagne ou de Chine, pour taquiner le cochonnet. Une institution hénaurme, kitsch et folklorique qui n’a cessé de se développer, embringuant au fil du temps des célébrités en tout genre : Henri Salvador, son premier grand parrain, Charlotte Rampling, le sculpteur César, JeanPierre Foucault, Louis Aragon, Carlos, Jean Reno, Marcel Zanini, Yves Mourousi ou Pierre Cardin. Sans oublier Jacques Chirac et Michel Gaillard, le directeur du Canard enchaîné. Quelle barcasse !
Tout le monde est, a été ou sera montaniste. Pourquoi tant de fidèles de tous les horizons, de toutes les opinions et de toutes les obédiences ? « C’est vrai que j’ai un réseau incroyable, admet-il, mais il est fondé sur l’amitié et l’affection. Mes copains, je ne les appelle jamais pour