Jean Yanne, l’« anticons »

Humour. Naturellement grincheux, provocateur invétéré, d’une mauvaise foi légendaire, le regretté Jean Yanne manque à l’appel depuis douze ans. Fort heureusement, un nouveau florilège de pensées et répliques sacrilèges vient nous rappeler que l’esprit, lui, est éternel. Préfacé par l’ami qui lui a appris que le meilleur moyen d’éviter le mal de mer sur un bateau « c’est de s’asseoir au pied d’un chêne » (Kersauson), on se jette sur les bons mots de cet « anticons » comme lui-même fondait sur le gigot-flageolets : Misogyne. « Le féminisme, c’est très bien. Tant que la voiture démarre. » Sympathique. « Je ne vois pas l’intérêt de rencontrer des gens. Ou ils ont les mêmes centres d’intérêt que moi et je n’apprends rien, ou ils pensent différemment et ce sont des imbéciles. » Alcoolique. Les effets de l’alcool ? « Absolument aucun. Ce sont les autres qui se mettent à être drôles quand je bois. » Lucide. « Jean-Claude Brialy : “Je n’ai pas l’habitude d’avoir tort !” – Jean Yanne : “C’est parce que vous n’êtes pas marié.” » Imparable. « Le souci, c’est que les femmes ont souvent besoin d’aimer avant de faire l’amour, alors que les hommes ont souvent besoin de faire l’amour avant d’aimer. Et on devient quoi si personne ne cède ? » Et pan ! « Dans la Bible : au début, il n’y avait rien. Dieu est arrivé, Il a dit : “Que la lumière soit !” et la lumière fut. – Il n’y avait toujours rien, mais au moins, on voyait mieux. Parole d’évangile » « On n’arrête pas le progrès », de Jean Yanne, présentation d’Olivier de Kersauson (Cherchemidi, 258 p., 16,80 €).