Le Point

Comment devenir une pop star en 4 leçons

Les conseils de Halsey, 21 ans, nouvelle reine de l’électro-pop.

- PAR MATHILDE CESBRON

Ses cheveux sont passés par toutes les couleurs et tous les états. Longs et bleus, roses au carré, courts et blond platine (photo). Elle est assise jambes écartées, dans une position assez masculine, sur le canapé défoncé de la loge d’où elle sortira, tout à l’heure, pour jouer devant ses fans. Dans la vraie vie, elle s’appelle Ashley Nicolette Frangipane. Elle a gardé le prénom et avec les lettres s’est forgé un nom de scène : Halsey. Elle fume enfin une cigarette après avoir répété tout l’après-midi. « Je suis obligée de fumer à l’intérieur car il y a trop de monde dehors. Je ne peux pas sortir », s’excuse-t-elle. Sur le trottoir ir l l’attend attend une foule compacte de fans campés là depuis is des heures, qui survivent grâce à leur provision de sachets de chips et de doses de Pom’Potes. La jeune une Américaine de 21 ans remplit les salles à la seule force des réseaux sociaux. Conseils à ceux qui voudraient se lancer : suivre les siens.

Leçon n° 1 : tu vénéreras tes fans.ns. C’est son premier commandeme­nt : « Construire struire une connexion avec ses fans. » A 21 ans, elle affiche ffiche 1 million de followers sur Twitter et le double uble sur Instagram. C’est par les réseaux sociaux qu’elle cultive cette bulle intime avec ses admirateur­s.urs. Dernier en date : « Etre célibatair­e, c’estst cool jusqu’à ce que tu ouvres un avocat superbe pour le petit déjeuner, et que tu te rendes compte que tu n’as personne à qui le montrer. » « J’ai grandi en écoutant les Backstreet Boys ou Britney Spears, explique-t-elle. Ils ne se souciaient pas de moi. Ils ne parlaient pas à leurs fans. Moi, je le fais, en me rappelant tous ceux que j’ai rencontrés, chaque gamin, tout le monde, tout. » Dans sess messages, elle les encourage, car « c’estst important de les respecter en tant qu’êtres es humains. » mier Leçon n° 2 : tu calculeras tes réponses et tes silences. Halsey ne sera jamais « la petite fiancée de l’Amérique » comme Britney Spears à la grande époque des très chastes tops-nombril : Miss Frangipane est « tri-bi », une expression qu’elle déteste mais qu’on lui a accolée et qui signifie « bisexuelle », « bipolaire » et « biraciale ». « Je ne suis pas à l’aise avec la question », répond-elle quand on aborde le sujet. Elle préfère s’épancher sur l’histoire de son père noir et sa mère blanche. « C’est important pour moi de reconnaîtr­e que je viens d’une famille noire parce que si je laisse penser que c’est mieux d’être blanc, cela va affecter d’autres enfants comme ça m’a affectée. J’ai des responsabi­lités », assène la jeune fille au teint pâle. Mais attention, il ne s’agirait pas de devenir le porte-parole d’une génération. « C’est très arrogant de penser que ton opinion est la voix de tous. »

Leçon n° 3 : tu auras le sens des affaires. QuandQua d ono luiu demandede a si elle ne serait pas aussi le fruit d’un bon marketing,marke Halsey s’énerve. « Tout est moi. C’est mon business.busines J’ai commencé à le créer dans ma chambre. Personne n ne me dit ce que je dois faire. Tout ce que vous voyez : les affiches,a les shows, les vidéos, les lumières, le groupe, la musique, les paroles, le son, le putain d’album, les vêtements,vê le design, c’est moi. » Elle conclut cette tiradetira très louisquato­rzienne en jetant son album sursu la table. « Bon, c’est vrai que beaucoup de gens m’ont aidéea à créer tout ça », finit-elle par concéder. Si la pop star enterre le modèle Britney Spears de la midinettem­idine docile créée de toutes pièces par les majors, elle revendique­r quand même une filiation avec son aînéeaîné : « Les gens la discrédite­nt tout le temps. MaisM elle gère un business, 400 personn sonnes travaillen­t pour elle. »

Leçon n° 4 : tu oseras briser les tabous. « Nous sommes la nouvelle culture américaine, défoncée à la marijuana légale », chante Halsey dans son premier tube, « New Americana », devenu hymne génération­nel.t Dans ses chansons, la popp star, fervent soutien du candidatdi­d démocrate Bernie Sanders, célèbrelèb­r le mariage gay, la légalisati­on du ca cannabis et proclame que « l’agitation viralevir transforme les rêves en empire. » On est a assez loin du no future : un de ses 17 tatouages,tatoua une citation de « Roméo et Juliette » i imprimée sur son bras droit, lui rappelle d de ne pas se laisser aveugler par les paill paillettes du show-business : « Ces violents plaisirs ont des fins violentes. » « Badlan Badlands » (Capitol).

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