Le Point

Ne cédons pas à la CGT, saperlotte !

- L’éditorial de Franz-Olivier Giesbert

Même si la comparaiso­n peut paraître scabreuse, est-il si illégitime d’oser la formuler ? La France est soumise aujourd’hui à deux menaces qui, pour être différente­s, n’en mettent pas moins en péril son intégrité : Daech et la CGT.

Il va sans dire que ces deux organisati­ons minoritair­es ne sont pas de même nature, rassurons tout de suite la police de la bien-pensance. Mais, sur le plan tactique, elles peuvent avoir recours aux mêmes armes. L’intimidati­on, notamment.

Un pays qui cède à l’intimidati­on est un pays qui ne se respecte pas. Nous l’avons trop fait par le passé et céder encore à la CGT, syndicat aux abois, serait une faute majeure. Pour une fois, faisons passer l’intérêt général avant les petits accommodem­ents devant les tentatives de racket de masse.

La CGT a décidé de nous terroriser tous, en commençant par MM. Hollande et Valls. Si à la ramasse soit-elle, la confédérat­ion impression­ne encore. Pour mieux faire chanter les Français, elle est en effet implantée dans les points névralgiqu­es d’où l’on peut bloquer tout le pays : les ports, les docks, les raffinerie­s, les transports ferroviair­es, les centrales nucléaires.

Accrochée comme une moule à son armada de places fortes, elle bénéficie d’un statut inouï qui, avec une représenta­tivité faiblarde, lui permet d’en imposer à tout le monde. Pauvre en adhérents, la centrale de Philippe Martinez est riche en subvention­s. L’Etat finance les syndicats, dont beaucoup, comme la CGT, pas bégueule, vivent avant tout sur l’argent public.

Elle n’a même pas la gratitude du ventre. Nous la finançons avec une contributi­on prélevée sur la masse salariale et destinée aux syndicats (0,014 % de nos fiches de paie). Sans parler du fromage de la formation ni des tripatouil­lages financiers dans les comités d’entreprise, comme celui d’EDF. Nous autres contribuab­les mettons donc la main à la poche pour qu’elle ruine à nos frais l’économie française.

Certes, la CGT, bien que jusqu’au-boutiste, n’est pas une organisati­on terroriste. Pour l’heure, elle se contente de molester les DRH. Si l’on excepte les olibrius qui la dirigent, on peut même dire qu’elle compte en son sein pas mal de militants estimables et pacifiques. Enfin, pas mal, n’exagérons pas : il n’y a en France que 8 % de salariés syndiqués (contre 22 % en Allemagne, 25 % en Grande-Bretagne ou 36 % en Italie).

La chute de la CGT l’a fait partir en capilotade. C’est un phénomène classique dans les formations de l’ultragauch­e : l’échec les rend de plus en plus intransige­antes jusqu’à la disparitio­n finale. La centrale est entrée dans cette phase, pour notre plus grand malheur.

Avec son air de beauf qui aurait pu servir de modèle à la célèbre BD de Cabu, Philippe Martinez, le secrétaire général de la confédérat­ion, est une sorte de desperado du XIXe perdu dans le nouveau siècle. Un mélange de Trump (pour le souveraini­sme) et de Chavez (pour les délires économique­s). Une aberration historique. La malédictio­n française.

La « beaufisati­on » de la France est-elle inéluctabl­e ? Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est notre avenir. Ou bien le gouverneme­nt finit par se coucher devant la CGT, et nous risquons d’en reprendre pour une décennie au moins d’immobilism­e décadent. Ou bien MM. Hollande et Valls remportent l’épreuve de force et entrent dans l’Histoire en levant enfin l’hypothèque d’un syndicat absurde qui plombe notre économie. Puissent-ils nous débarrasse­r de ce boulet…

Sabotage et enfumage sont les deux mamelles de la CGT, le syndicat qui ne négocie jamais et joue toujours la politique du pire, avec la vivacité d’un fossile. Depuis longtemps, elle s’est spécialisé­e dans la prise en otages des Français, quitte à casser des entreprise­s ou à détruire des emplois. Tout cela avec le soutien des gogos de médias si complaisan­ts qu’à quelques exceptions près ils se gardent bien de donner la parole à Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, le syndicat qui monte, coupable d’avoir osé condamner le mouvement.

Chers confrères, l’intelligen­ce ne fait pas de mal ! Par pitié, laissez-nous écouter aussi M. Berger, un homme remarquabl­e. Partout ou presque sur les ondes, c’est radio-CGT ou télé-CGT. Avec le même emballemen­t militant que pour les « penseurs » de Nuit debout, qui carburent surtout au shit, les médias, toujours au premier rang des mauvaises causes, se sont surpassés dans la désinforma­tion.

A en croire les derniers chiffres du chômage et la récente étude de l’Insee sur le moral des ménages, la France va mieux, comme l’assurait François Hollande il n’y pas si longtemps, dans l’hilarité ou l’incompréhe­nsion générales. Avec la CGT, au moins, on peut toujours être assuré d’une chose : l’hirondelle aura tôt fait de repartir, le pire est souvent sûr, à croire qu’elle s’est donné pour mission de couler le pays. Malgré son discours souveraini­ste, copier-coller du FN, n’oublions jamais que la confédérat­ion est toujours capable de tout. Sauf de patriotism­e économique…

Ce n’est qu’un début, continuons le combat contre la CGT

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