Impôts locaux : ce qui vous attend
Chacun son tour. Quand ce n’est pas la commune, c’est le département. Pour faire face à l’explosion des dépenses sociales et à la baisse des dotations de l’Etat, les conseils généraux ont fortement augmenté les taux d’imposition sur les ménages propriétaires de leur logement. La part départementale de la taxe foncière, qui représente 40 % du total acquitté, augmentera en moyenne de 5,2 % à l’automne, celle des communes de 1 %, selon l’étude de l’Observatoire du forum pour la gestion des villes et des collectivités territoriales. Une hausse à laquelle il faudra ajouter un relèvement de 1 % des bases locatives votée par le Parlement. Au total, la hausse sera importante, bien supérieure à l’inflation (0,1 % en 2015) et à l’augmentation des salaires. Une ponction qui entamera le pouvoir d’achat de nombreux ménages, notamment celui des jeunes primoaccédants. De gros écarts. L’Ile-de-France est le département qui frappe le plus fort : + 66 % dans les Yvelines, soit une hausse de 125 euros en moyenne par foyer, + 29,7 %dans le Val-d’Oise, + 29 % dans l’Essonne, suivis du Nord (+ 25,7 %), du Loir-et-Cher (+ 25 %) et de la Vienne (+ 18,5 %). Cette hausse ne signifie toutefois pas que ce sont dans ces départements que le contribuable est le plus taxé. C’est dans le Gers ou dans l’Aisne que les taux sont le plus élevés. D’autres départements ont presque renoncé à toute augmentation, préférant couper dans leurs dépenses. Ces hausses interviennent après des années de modération. En 2015, les départements n’avaient relevé le taux du foncier bâti que de 0,6 %. Il est vrai que les départements avaient profité en 2015 de l’augmentation des droits de mutation de 3,8 à 4,5 %. « C’est la plus forte hausse observée depuis 2006 » , relèvent Céline Larquey et Jérôme Barberet, auteurs de l’étude. Côté communal, après la forte hausse de 2015, la pause n’est pas non plus de mise dans plusieurs grandes villes. A Nantes, la taxe foncière progresse ainsi de 20,4 % et la taxe d’habitation de 4,8 %, à Clermont-Ferrand de 8,4 et 5,8 %. Comme l’an dernier, ce sont les intercommunalités qui relèvent le plus fortement leur taux. A contrario, Bordeaux, Angers, Le Mans ont choisi de ne pas augmenter la pression fiscale sur les ménages. Tout comme Paris. Au total, c’est à Nantes que les impôts locaux, toutes collectivités confondues, augmenteront le plus (+ 13,3 %), suivie d’Argenteuil et de Saint-Denis