LOI TRAVAIL L’OMBRE DE JULIEN COUPAT
« A Paris, Julien Coupat (photo) se rend visible tant lors des grandes manifestations qu’aux rassemblements Nuit debout, sans jamais prendre part personnellement aux exactions. » Le militant anarcho-autonome, cerveau présumé du « groupe de Tarnac », fait son grand retour dans les notes du renseignement intérieur. Dans un document récent intitulé « Implication de l’ultragauche dans la contestation contre la loi Travail », la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s’inquiète de l’infiltration du mouvement de contestation par les activistes de l’ultragauche. Ces agents perturbateurs insuffleraient dans les manifestations contre la loi El Khomri une culture de la violence qui expliquerait en partie la gravité des récents heurts avec les forces de l’ordre. « Aguerris aux tactiques de violence urbaine, très mobiles, ils parviennent à se fondre parmi les émeutiers tout en les encourageant à des “déambulations sauvages” en dehors de l’itinéraire prévu, au cours desquelles de nombreuses exactions sont commises », écrivent les contre-espions.
Le groupe de Tarnac est soupçonné d’avoir saboté en 2008 l’alimentation électrique de plusieurs lignes TGV. Les huit prévenus ont été renvoyés pour « association de malfaiteurs » et non pour « préparation d’actes terroristes », comme le souhaitait le renseignement intérieur, qui reste persuadé de leur implication. A l’approche de son procès en correctionnelle, non seulement Julien Coupat n’a pas renoncé au combat politique, mais, d’après la DGSI, ses proches entendent profiter de l’écho médiatique de l’affaire pour rallier à leurs thèses de nouvelles recrues. « A la pointe du combat insurrectionnel, le réseau affinitaire Coupat organise des réunions clandestines visant à mettre sur pied un mouvement révolutionnaire, échafaudant des activités visant à affaiblir les institutions étatiques. » En clair, Coupat et ses amis utiliseraient la grogne sociale comme un terreau pour y ensemencer des soulèvements violents. Et les rédacteurs de la note « confidentiel défense » d’avertir : « Le message insurrectionnel, habituellement cantonné à des sphères anarchistes qui méprisent les mobilisations sociales, est aujourd’hui rendu audible grâce au réseau affinitaire Coupat. »
LE RÉSEAU COUPAT SERAIT « À LA POINTE DU COMBAT INSURRECTIONNEL », SELON LA DGSI.