Valeria Bruni-Tedeschi, c'est fou !
Bourgeoise frustrée chez Dumont, nymphomythomane chez Virzi, l’actrice se met dans tous ses états. Rencontre.
Bourgeoise détraquée et effacée chez le réalisateur Bruno Dumont, maniaco-dépressive tendance nympho-mythomane chez l’Italien Paolo Virzi, Valeria Bruni-Tedeschi reconnaît qu’en ce moment, « c’est le grand écart » . Des rôles également débridés mais dans lesquels l’actrice de 51 ans incarne deux folies bien différentes à donner le tournis. Heureusement, elle a fait de Cannes, où elle présentait les deux films, son sas de décompression. A en croire les photos de la promotion du film de Dumont, « Ma Loute », sur la Croisette – Fabrice Luchini embrassant fougueusement Valeria puis Juliette Binoche, et les deux femmes s’en donnant à leur tour à coeur joie –, on ne doute pas que l’actrice ait apprécié le moment. Dans « Folles de joie », présenté à la Quinzaine des réalisateurs, elle incarne Beatrice, une maniaco-dépressive aux décolletés plongeants, internée dans une clinique psychiatrique, où elle fait la connaissance de Donatella (Micaela Ramazzotti), ex-junkie introvertie. Ensemble, les deux femmes vont fuguer en décapotable à travers la Toscane pour trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu’est le monde des « gens sains ». « Ce film, c’est Thelma et Louise sorties d’un nid de coucou. Un peu de Ridley Scott, analyse l’actrice à la voix joliment éraillée, un peu de Milos Forman… et je dirais aussi un peu de Tennessee Williams. Il y a une part de Blanche Dubois dans mon personnage. »
Pour s’approprier la folie de Beatrice, Valeria ne tenait pas spécialement à passer des heures dans un hôpital psychiatrique, à regarder comment se comportent les patients. « J’ai juste décidé d’envoyer mon surmoi en vacances, de voir ce que ça donnait si je me laissais aller. Et que c’est bon de congédier le flic qui fait la loi en nous et qui rend la société si hypocrite ! » La police intérieure a aussi complètement disparu chez les bourgeois dégénérés de Bruno Dumont : « Isabelle Van Peteghem, que j’incarne