Blondin blondine encore
Disparu le 7 juin 1991, l’extravagant et fragile auteur d’« Un singe en hiver » n’a rien perdu de sa saveur.
«D es yeux d’ange, un charisme endiablé ; tout le monde était fasciné par Antoine ! » se souvient son ami Jean Cormier. Vingt-cinq ans après sa disparition, l’auteur d’ « Un singe en hiver » n’en finit pas de charmer. La Table ronde réédite trois de ses romans, un recueil de textes et ses chroniques du Tour de France dans sa collection de poche (« La petite vermillon »), un essai et un livre de témoignages viennent de paraître. Et impossible de vivre un Tour de France sans que l’un de ses bons mots soit cité – comme l’imparable « Il est arrivé premier dans un état second »… S’il ne caracole pas forcément parmi les best-sellers (5 000 exemplaires de « L’humeur vagabonde » ont été vendus depuis sa réédition précédente dans « La petite vermillon » en 2011), Blondin compte ses fervents partisans. « Sans Antoine Blondin, je n’aurais peut-être pas eu la vie qui a été la mienne, déclare carrément Frédéric Beigbeder, qui l’a découvert tout jeune et classait “L’humeur vagabonde” parmi ses cent livres préférés dans “Premier bilan après l’apocalypse”. J’ai lu Blondin à un âge où la littérature m’intimidait, et il m’a montré qu’on pouvait y entrer par la légèreté. Ce sont de ces petits livres qui tiennent par la grâce de l’écriture, où l’atmosphère, le style comptent plus que ce qui est raconté. »
Question de style, donc. Car si Blondin survit, ce n’est pas forcément parmi les nostalgiques des hussards, ces « anars de droite » auxquels on l’associe volontiers. « Cela ne veut pas dire grand-chose, explique Alain Cresciucci, qui vient de signer “Le monde (imaginaire) d’Antoine Blondin” (Editions PierreGuillaume de Roux). Parmi les hussards, Blondin est celui dont les convictions politiques sont les moins