Islam et homosexualité : ce que disent les textes
« Quiconque que vous trouvez coupable de sodomie, tuez-le aussi bien que celui qui se laisse sodomiser » , affirme un hadith, une « parole » attribuée à Mahomet, le prophète de l’islam. Un texte dont le caractère sacré est suffisamment attesté pour qu’il soit rapporté au IXe siècle à la fois par Abou Daoud et Tirmidhi, deux auteurs de compilations de hadiths considérées comme canoniques.
Aucune ambiguïté, donc : pour la loi musulmane, l’homosexualité est un crime majeur. La sourate 26 du Coran, versets 165 et 166, ne dit-elle pas : « Accomplissez-vous l’acte charnel avec les mâles de ce monde ? Et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous ? Mais vous n’êtes que des transgresseurs ! » ?
Mohammed-Hocine Benkheira, professeur de droit musulman à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), ne peut que le constater : « L’homosexualité en islam est considérée comme la pire des abominations, notamment quand il s’agit d’hommes. On n’établit pas de différence entre la pédophilie et l’homosexualité, comme on le fait de nos jours. Et même si, comme dans l’Antiquité romaine, on distingue entre passivité et activité, le passif étant jugé très sévèrement, la loi islamique, la charia, punit également les deux amants. » Et la sanction proposée par les textes est… la mort.
Mais comment les tuer ? Dans « La voie du musulman », depuis des années le best-seller toutes catégories de l’islam salafiste, le théologien de Médine, Abou Bakr al-Djazaïri, donne le mode d’emploi : « Les compagnons du Prophète l’avaient fait de différentes façons. Les uns les ont tués avec du feu, les autres les ont lapidés jusqu’à la mort. Quant à Ibnou Abbès, il dit : on cherche la plus haute construction d’où on les jette de la terrasse, tête en bas, puis on les achève avec des pierres. »
Châtiment atroce, et bien plus sévère, d’ailleurs, que celui que doivent subir ceux qui pratiquent la zoophilie : ils ne sont exposés, toujours selon Al-Djazaïri, qu’à un simple blâme. La radicalisation fondamentaliste aidant, l’homophobie est devenue un devoir aujourd’hui dans certains pays musulmans. Au tournant des années 2000, en Egypte, l’ancien président Hosni Moubarak a systématisé la chasse aux homosexuels : ils sont depuis régulièrement arrêtés et jetés en prison. Rien à voir, pourtant, avec la situation en Irak et en Syrie, où les hommes de Daech les précipitent aujourd’hui dans le vide. Un jeune garçon de 15 ans aurait même été exécuté pour avoir été… violé.
Dans ce combat contre la sexualité de l’autre, pour une fois, les femmes en islam s’en sortent mieux : elles sont punies, certes, mais, en théorie, jamais par la mort. Sans doute parce que le lesbianisme remet moins en question le culte de la sacro-sainte virilité des sociétés machistes