Son parcours
1952 Naît à Montpellier. 1971 Ecole normale supérieure (ENS). 1975 Agrégation de physique. Enseignant-chercheur à l’ENS. 1980 Thèse sur la dynamique et la structure des galaxies. 1985 Sous-directrice du laboratoire de physique de l’ENS. 1989 A l’Observatoire de Paris. 2004 Elue à l’Académie des sciences. 2009 Prix TychoBrahé de la Société astronomique européenne. 2013 Prix R-M-Petrie de la Société canadienne d’astronomie. 2014 Première femme à obtenir une chaire d’astrophysique au Collège de France, « Galaxies et cosmologie ». 2015 Officier de la Légion d’honneur. Etats-Unis : la radioastronomie en ondes millimétriques. Ensemble, ils se rendent régulièrement en Arizona et au Texas, où se trouvent des télescopes d’un nouveau genre. La jeune chercheuse y fait ses premières découvertes : elle détecte des molécules dans le milieu interstellaire qui correspondent, chacune, à la présence d’une ligne lumineuse (émission) ou sombre (absorption), appelée « raie », dans certaines gammes de fréquence du spectre électromagnétique. Des molécules qui permettent de repérer les nuages où naissent les étoiles. Devant la richesse des résultats, l’équipe s’applique à importer la technologie en Europe. C’est ainsi qu’est fondé l’Iram, Institut franco-allemand-espagnol de radioastronomie millimétrique.
En 1989, elle décroche un poste à l’Observatoire de Paris, intégrant ainsi le prestigieux corps national des astronomes et physiciens créé par Louis XIV. En grande partie libérée de ses heures d’enseignement, elle se consacre alors à la question qui la taraude le plus : celle de l’origine de l’Univers et des structures qu’il recèle. Approfondissant les recherches initiées durant sa thèse, où elle avait découvert, un peu par hasard, comment se formaient les bulbes des galaxies « cacahouètes », appelées ainsi en raison de leur forme, cette mère de trois enfants, dont le mari ingénieur en construction navale est « un précieux appui à la maison » , devient rapidement l’une des plus grandes spécialistes de la formation et de l’évolution des galaxies. Elle parvient même à les débusquer telles qu’elles étaient 500 millions d’années seulement après le big bang. Pour cerner leur dynamique, l’astrophysicienne a non seulement recours aux observations, mais aussi à des simulations numériques en 3D, une technique dont elle est l’une des pionnières et pour laquelle elle a reçu, dès 1986, l’un des premiers prix de physique décernés par IBM.
IBM lui a décerné le prix de physique pour ses travaux de simulation numérique en 3D, une technique dont elle est l’une des pionnières.
Matière noire. Alors qu’il était d’usage de cataloguer les galaxies, une bonne fois pour toutes, selon une classification baptisée « séquence de Hubble », ses travaux montrent que leur morphologie évolue sans cesse, notamment sous l’effet de barres d’étoiles qui apparaissent en leur sein puis disparaissent, ainsi que du fait d’interactions entre elles. Combes s’intéresse aussi à l’un des plus gros casse-tête de sa discipline, la matière noire, sans laquelle les galaxies ne pourraient s’être formées, et en développe différents modèles, y compris en envisageant qu’elle ne soit que le fruit de notre mauvaise compréhension de la gravité en champ faible. De même l’astrophysicienne cherche à élucider le mystère de toute la matière ordinaire que l’on ne voit pas. Serait-ce du gaz froid ? Françoise Combes est sur tous les fronts, de l’Observatoire de Paris à l’Académie des sciences, passant d’une observation nocturne au Collège de France. Toujours aimantée par le goût du mystère