Polémique autour d’un brûlot
Un best-seller allemand dressant des parallèles entre fascisme et islamisme serait-il banni de France ? Le 16 septembre, Piranha devait publier la traduction de « Fascisme islamique », du Germano-Egyptien Hamed Abdel-Samad, fils d’imam devenu un critique médiatisé de l’islam. Fin juillet, la petite maison d’édition fait marche arrière, annonçant à l’auteur – menacé de mort pour hérésie – qu’elle ne veut pas s’exposer à des risques sécuritaires et ne souhaite pas « apporter de l’eau au moulin » de l’extrême droite. Tollé dans la presse allemande, qui rappelle que l’ouvrage a été publié sans problème aux Etats-Unis. Au Point, JeanMarc Loubet, patron de Piranha, confie avoir acquis les droits de l’ouvrage il y a deux ans, mais que le contexte «a depuis changé avec les attentats.
Après Nice, j’ai vu monter une haine des musulmans ». « Si Piranha s’était limité à l’argument sécuritaire, j’aurais compris, car je ne peux pas demander aux autres de prendre le même risque, s’indigne Hamed Abdel-Samad. Mais ils sous-entendent aussi que je donne des arguments à l’extrême droite. » Dans un éditorial au vitriol, Der Spiegel explique que des livres comme celui de Hamed Abdel-Samad existent « pour être critiqués » , mais que ne pas les publier par crainte de faire le jeu des extrémistes, « c’est déjà avoir perdu, contre l’islamisme comme contre l’extrême droite » A lire sur Le Point.fr : l’interview complète de Hamed Abdel-Samad.