Le Point

Affaire du Negresco : M. Couette nous écrit

- PIERRE COUETTE

Dans son article intitulé « Qui veut le magot du Negresco ? », publié de la page 58 à la page 61 du numéro du Point du 14 avril 2016, je suis mis en cause dans des termes qui justifient le présent droit de réponse.

On me présente comme le « protégé » de Mme Jeanne Augier. Je lis : « Pierre Couette, (…) conseiller culturel du Negresco, (…) a été mis en examen pour abus de faiblesse. » Et dans l’article proprement dit il est indiqué que je serais « loin d’être le seul à avoir profité des largesses de Jeanne Augier ». Je tiens à rétablir les faits. S’il est vrai que j’ai été mis en examen, je proteste contre cette décision judiciaire qui n’est pas juste.

Diplômé de l’Ecole du Louvre, j’avais rédigé mes deux mémoires de second cycle sur des sujets ayant trait à l’hôtel Negresco. C’est pour cette raison que Mme Jeanne Augier, en 2006, m’a demandé de collaborer avec elle au service de ses projets en matière d’art. Mes contrats de travail n’ont été ni rédigés ni inspirés par moi, mais par deux avocats. Aucun de ces deux contrats, contrairem­ent à ce qu’il est écrit dans l’article, ne fait mention d’une indemnité de départ de 500 000 euros.

Onmeprêted’avoirjouid’avantagese­nnaturecon­sidérables. C’est inexact. Si j’ai déjeuné et dîné parfois avec Mme Augier dans son hôtel, je n’y ai jamais invité qui que ce soit aux frais de l’hôtel, sauf lorsqu’il s’est agi de repas profession­nels.

Si j’ai été logé à l’hôtel dans un premier temps, c’est que son taux d’occupation était très faible. Je n’ai privé personne de la chambre que j’ai occupée. Je l’ai, du reste, toujours immédiatem­ent libérée quand il a été besoin de la louer. Plus tard, la directrice générale m’a proposé un F2 dans un immeuble adjacent inoccupé depuis plus de six mois quand je suis entré dans les lieux.

Non seulement je n’ai pas abusé de la faiblesse de Mme Augier, mais c’est moi qui ai pris toutes les mesures nécessaire­s pour la faire placer sous protection dès qu’elle m’a donné le sentiment de ne plus jouir de l’intégralit­é de ses facultés. Pour la mettre à l’abri d’éventuelle­s manoeuvres, c’est moi qui ai fait tout ce que je pouvais pour qu’elle fût placée sous tutelle.

Enfin, pour ce qui concerne le fonds de dotation Mesnage-Augier Negresco, il s’agit d’une structure caritative soumise au contrôle de la préfecture. J’y ai toujours oeuvré de manière totalement bénévole.

S’il est vrai que Mme Jeanne Augier a eu pour moi l’affection qu’elle aurait pu témoigner au fils qu’elle n’avait pas eu, jamais je n’ai prétendu à quoi que ce soit, ni dans son patrimoine, ni à son éventuelle succession future NDLR : Selon le procès-verbal du comité d’entreprise extraordin­aire en date du 2 juillet 2015, que Le Point a en sa possession, l’administra­trice du Negresco désignée par la justice indique qu’eu égard à son licencieme­nt pour « faute et inaptitude médicale » Pierre Couette ne pourra pas profiter d’une prime de 500 000 euros garantie, selon elle, par ses « deux contrats de travail » . Un juge d’instructio­n enquête pour savoir si ces contrats n’ont pas été signés alors que la propriétai­re du Negresco était déjà en état de faiblesse.

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