Washington, saga Africa
Tout un symbole. Au coeur de la capitale fédérale, à deux pas du Capitole et de la Maison-Blanche, le musée national de l’Histoire et de la Culture afro-américaine sera inauguré le 24 septembre par Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis : « Je veux que mes filles voient les chaînes des esclaves, mais aussi qu’elles écoutent la trompette de Louis Armstrong. » Conçu par l’équipe d’architectes Freelon Adjaye Bond/SmithGroup, l’imposant monolithe couleur bronze totalisant 37 000 mètres carrés représente une couronne africaine. Sa dentelle en plaques de fer forgé évoque l’esclavage, définitivement aboli en 1865. Le dessus-dessous du parcours de mémoire présente au soussol quelque 30 000 vestiges ou objets retraçant l’histoire et l’émancipation des Noirs américains : ancienne cabane d’esclaves d’une plantation de Caroline du Sud, plus vraie que nature, voiture d’un tramway utilisée dans le Tennessee durant la ségrégation, etc. Aux étages supérieurs, la partie consacrée à la conquête des droits civiques honore l’action du pasteur Martin Luther King. Soulignant la place centrale du peuple noir dans la culture et l’histoire de l’Amérique, le musée expose aussi un avion biplan suspendu ayant servi à l’entraînement des Tuskegee Airmen, ces pilotes de l’Alabama qui se sont distingués lors de la Seconde Guerre mondiale. Le show se poursuit avec la fameuse Cadillac rouge de Chuck Berry, le chapeau de Michael Jackson et d’autres stars de la musique : Duke Ellington, Ella Fitzgerald, Ray Charles, Prince. De quoi attirer une partie des 3 millions de visiteurs attendus par an