Le Point

Loyers : le ralentisse­ment se confirme

- PAGE RÉALISÉE PAR LAURENCE ALLARD

En dépit d’une reprise de l’activité, les loyers stagnent. « Depuis 2013, ils progressen­t moins vite que l’inflation dans les trois quarts des villes de plus de 150 000 habitants », relève Michel Mouillart, qui commente les derniers chiffres de l’observatoi­re Clameur. Ils reculent même depuis quatre ans à Lille, Marseille, Montpellie­r, Le Havre, Toulon et Saint-Etienne (voir tableau). « La progressio­n enregistré­e depuis janvier (+ 0,5 %) cache donc un net ralentisse­ment par rapport à la période 19982006, au cours de laquelle les loyers augmentaie­nt en moyenne de 4 % par an, et même par rapport aux années 2007-2012, marquées par une hausse moyenne de 1,6 % l’an », analyse cet expert, professeur d’économie à l’université Paris Ouest Nanterre. Et ce dernier ne voit pas de reprise tangible se profiler. « On est sur un rythme de hausse de 0,2 % l’an depuis 2013, inférieur à l’inflation depuis 2007. » Le mouvement est général. Paris, où il demeure difficile d’être propriétai­re de sa résidence principale, n’échappe plus à la règle avec une hausse de seulement 0,3 % en 2016. Les loyers reculent aussi dans 44,7 % des villes de plus de 10 000 habitants. Toutes les surfaces sont concernées, avec une prime néanmoins aux 2-pièces et aux 5-pièces (+ 1 % sur huit mois). Cette quasi-stagnation des loyers intervient pourtant dans un contexte de reprise forte de l’activité. Les Français redéménage­nt. Mais pas toujours pour louer ! La demande est certes soutenue par l’augmentati­on du nombre de ménages du fait de la pression démographi­que, mais les Français sont aussi de plus en plus nombreux à accéder à la propriété compte tenu de la faiblesse des taux d’intérêt. On emprunte aujourd’hui à moins de 1,5 % sur quinze ans. « Un tiers des acquéreurs quittent le marché locatif », constate Michel Mouillart. La légère reprise par rapport à 2015 pousse un peu plus les propriétai­res à faire des

PARIS N’ÉCHAPPE PLUS À LA RÈGLE : SEULEMENT 0,3 % DE HAUSSE EN 2016.

travaux d’améliorati­on, mais pas suffisamme­nt pour compenser le manque d’entretien des années passées. Seuls 18,5 % des logements remis en location en bénéficien­t. S’y ajoute un délai de vacance moyen entre deux locataires de cinq semaines, soit une perte de revenus annuels pour le propriétai­re de 3 %

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