Le Point

Quand même « Ben-Hur » fait l’objet d’un remake raté, c’est que les choses vont très mal…

- PAR PHALÈNE DE LA VALETTE ET AVA MERGY

Oser s’attaquer au péplum des péplums, au film le plus oscarisé de l’histoire du cinéma (11 statuettes en 1959) : il fallait être très courageux – ou sacrément idiot ! A l’arrivée, le char tout neuf du successeur de Charlton Heston a, sans surprise, foncé droit dans le mur. Sorti le 19 août aux Etats-Unis, le remake du « Ben-Hur » de William Wyler n’a récolté que 21 millions de dollars au box-office pour 100 millions de dollars de budget. Course de chars façon

Quand on confie « Ben-Hur » à Timour Bekmambeto­v, auteur d’une poignée de nanars (« Abraham Lincoln, chasseur de vampires »), on cherche le malheur. Tout comme on ne peut espérer s’en tirer en remplaçant Heston par Huston (Jack de son prénom), un quasi-inconnu dénué de tout charisme. « Il faut au moins un Brad Pitt ou un De Niro », souligne Dumont. En 2004, « Troie », de Wolfgang Petersen, pouvait par exemple compter sur une belle brochette de comédiens pour atténuer ses défauts. Et attention à ne pas confondre célébrité et talent, à l’instar de « Pompéi », qui a cru pouvoir capitalise­r sur Kit Harington, le Jon Snow de « Game of Thrones ».

Gare à ne pas oublier, non plus, l’essence de son histoire, comme Ridley Scott et Darren Aronofsky en 2014. Malgré leurs bons acteurs, « Exodus » et « Noé » n’ont pas su dépasser le grand spectacle faute d’assumer le thème biblique (plutôt logique : les deux réalisateu­rs sont athées). Mais le fond du problème tient à la confusion des genres. « Dans l’imaginaire américain contempora­in, l’Antiquité est floue, plus proche de l’heroic fantasy fantasmée », explique l’historien du cinéma Laurent Aknin. Pas étonnant, dès lors, que ce nouveau péplum ne soit rien de plus qu’un énième film de super-héros… en sandalette­s « Ben-Hur », de Timour Bekmambeto­v. En salles.

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