Le Point

Anne Rouxelin et Sophie Raimbault

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Sophie : « Je vendais du mobilier et de l’agencement de bureau, une petite PME, pas passionnan­t, mais une équipe sympa. On a pas mal bougé avec mon mari. Avec trois enfants, je me suis mise en mode maman. C’était l’opportunit­é de profiter d’eux. Mais rester à la maison, c’était pas mon truc, et en 2011 je me suis dit : je vais me consacrer à moi-même, et j’ai regardé autour. On a toujours aimé le vin, mais sans passion. A Restigné, où on habitait alors, il y a les vignes tout autour et je me suis dit que j’allais chercher une formation dans le but de vendre du vin. Et voilà : à Amboise, au lycée viticole, je me retrouve côte à côte avec Anne. Moi àdroite car je suis droitière et elle à gauche car gauchère. » Anne : « Je suis arrivée dans la région après quinze ans de travail dans une grosse structure chimique. Au niveau humain, je ne supportais plus. J’emmène un jour mes deux enfants au carnaval et je vois une pancarte : portes ouvertes au lycée viticole. Je vais chercher un prospectus. Et puis je suis restée deux heures et j’en suis sortie avec le sourire. Une formation exceptionn­elle. Ils nous ont appris les vraies bases et plus on avançait, plus on parlait de création avec Sophie. En octobre 2013, on a rencontré des vignerons qui voulaient céder leurs vignes. En janvier 2014, on a eu nos premières parcelles. Jérôme et Stéphane, nos maris, ont été formidable­s. Les mots qu’on se dit pour travailler sont ceux qu’on devrait se dire pour vivre ensemble : respect et échange. Ce métier, c’est le partage ; ça a été fédérateur aussi au niveau des familles, des parents… Pour les vendanges, il y a les papis, les mamies, les tontons, les tatas qui viennent faire la bouffe et nous aider. On commence à se rendre compte que c’est une sacrée aventure. »

après une formation pour adultes, au milieu des vignes, certaines plus ou moins à l’abandon, avec comme seul outil un sécateur électrique. « On a eu des copains, des potes de la formation qui sont venus nous aider, ainsi que les vignerons locaux – Sébastien David, Bertrand Galbrun, Laurent Herlin, Thomas

Pichet et les autres. Beaucoup, qui ont été autour de nous, tous très avenants, des bons conseils et des : si vous avez besoin de quelque chose… Ça nous a permis de faire notre première cuvée. On n’avait pas de bâtiments ni de chai et un jour un vigneron, Christophe Deschamps, un collection­neur de Jeep, voyant qu’on ne trouvait pas

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