Passions hongkongaises
l’unité. Un record mondial. Environ 70 % de l’impressionnante collection est constituée de vins français, en majorité des bordeaux, explique Gregory De ’Eb dans le salon aménagé dans une des casemates. Champagne, Bourgogne et Rhône complètent la parure, poursuit-il en désignant dans la vitrine les bouteilles vides.
Après des années de forte croissance, les importations de vins de Bordeaux à Hongkong ont ralenti à partir de 2013. Pour autant, en 2015, l’équivalent de 10 millions de bouteilles a été expédié à Hongkong, l’inscrivant au 7e rang des destinations d’exportation de vins de Bordeaux en volume, et la 2e en valeur, derrière la Chine, avec 271 millions d’euros (+ 26 %). L’abolition des taxes sur les importations de vins en 2008 n’est pas la seule explication à l’insolente concentration de grands crus à Hongkong. Avant même cette mesure qui a créé un appel d’air évident, tout était réuni pour faire du territoire rendu à la Chine en 1997 un centre névralgique du commerce du vin, raconte Gregory De ’Eb.
Romance. « Hongkong et les vins français vivaient une romance depuis quarante à cinquante ans, mais à distance. Les contacts étaient comme limités aux grandes occasions… » Arrivent les années 2000 : le gouvernement hongkongais prend les choses en main, il améliore la logistique, le transport et mise aussi sur le stockage et sa certification, activité dans laquelle s’engouffre Gregory De ’Eb, aujourd’hui citoyen chinois, après seize années au service de la diplomatie sud-africaine.
En prospectant dans les caves européennes, il se heurte au scepticisme de ceux qui affirment que Hongkong n’a pas la stature d’une capitale du vin puisque ses habitants ne connaîtraient rien en la matière. Pourtant, 15 à 17 % du vin