La vie quotidienne du médecin de Hillary Clinton
En quoi va-t-il se déguiser aujourd’hui ? Il est exclu que les reporters rassemblés devant le domicile new-yorkais des Clinton voient un membre du corps médical pénétrer chez la candidate démocrate à la présidence des Etats-Unis. La cote de Mme Clinton, dans les sondages, s’effondrerait. Hier, le médecin de Hillary a choisi de faire sa visite en prêtre. Habitué aux honneurs et à la fréquentation de la haute société, il aurait préféré se montrer en évêque, voire en cardinal, mais l’entourage de l’ancienne secrétaire d’Etat lui a déconseillé une tenue chatoyante qui attirerait l’attention de la presse. Dans sa vie, le praticien n’avait jamais mis de robe. Ça lui a fait tout drôle. Vu la chaleur, il regrettait de ne pas porter quelque chose de plus léger, qui aurait laissé ses jambes nues. Un kilt écossais, par exemple. Un Ecossais en habit national entrant chez les Clinton : qui pourrait penser, parmi les journalistes présents, qu’il s’agit d’un docteur ? Le problème : trouver une cornemuse. La veille, sa patiente a paniqué en le voyant entrer dans sa chambre médicalisée : ne l’ayant pas reconnu sous son déguisement du fait de sa mauvaise vue, Mme Clinton a cru qu’il venait lui donner l’extrême-onction. Elle ne fut rassurée que lorsqu’elle le vit sortir de la soutane son petit nécessaire médical.
L e t r a i t e ment d ’ u ne pneumonie est long et demande des soins constants. Pour les semaines à venir, le médecin de Hillary Clinton doit trouver d’autres déguisements. Amateur de corridas, il aurait volontiers revêtu l’habit de lumière des matadors pour rendre visite à sa patiente, mais, là encore, il s’est heurté au staff de Mme Clinton, dont l’obsession est de tenir les médias éloignés du mauvais état de santé de la candidate. Un matador, surtout à New York où il n’y a pas d’arène et donc pas de corrida, serait trop voyant. En revanche, l’équipe de Hillary n’a fait aucune objection à la tenue rassurante et passe-partout de policier que le médecin envisage de porter un de ces jours prochains pour arrêter la pneumonie de la célèbre malade. Bill Clinton lui-même, présent auprès de son épouse surtout depuis qu’elle est couchée, a soumis plusieurs idées au QG de campagne. Le médecin pourrait, par exemple, apparaître comme un SDF d’une saleté repoussante auquel les Clinton ouvriraient leur porte avec générosité, ravissant du même coup les électeurs américains au coeur sensible.
D’autres déguisements ont été envisagés par le Parti démocrate : marchand de hot dogs, gardien de musée, promeneur de chiens, coursier à vélo. Ce serait le diable si, sous ces apparences insolites, le médecin de Hillary Clinton se faisait repérer par la presse. L’état de santé de la candidate pourrait alors rester secret jusqu’au jour du vote, après quoi on annoncera au peuple américain, dans un souci de transparence, que la présidente va partir se reposer pendant quelques semaines loin de l’agitation de Washington