Le Point

Une ville, pas un village

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Saint-Etienne-duRouvray n’est pas une

. Les Stéphanois n’en reviennent toujours pas d’avoir entendu cette expression tourner en boucle sur les chaînes d’info en continu. Cette ville de 29 000 habitants, située dans la proche banlieue de Rouen, est l’une des communes les plus pauvres de Seine-Maritime (24 % de la population vit sous le seuil de pauvreté). C’est aussi l’une des plus jeunes, avec 42 % de la population âgée de moins de 30 ans. Une ligne de tramway, surnommée « Maghreb Express » par les jeunes, relie la « zone urbaine sensible » de Château-Blanc au centre de Rouen.

« Pour moi, les premiers responsabl­es sont ceux qui tiennent les filières et embrigaden­t des jeunes » , explique le religieux. Il aimerait un jour rencontrer la famille du tueur et lui dire : « Je suis sûr que le père Hamel a déjà pardonné. » Mais il faudra laisser passer du temps. Depuis le drame, les catholique­s viennent plus nombreux assister aux offices. Effet d’une compassion passagère ou réel retour à la religion ? Là aussi, il faudra patienter pour savoir.

Béatificat­ion. L’évêché, la mairie et la préfecture s’organisent pour accompagne­r au mieux la cérémonie de resacralis­ation de l’église, qui devrait attirer des fidèles de toute la France. Jacques Hamel est devenu une figure quasi sacrée. Deux mois après sa mort, une biographie est déjà parue, « Martyr. Vie et mort du père Jacques Hamel » (éditions du Cerf), et, chaque jour, la patronne du restaurant près de la mairie reçoit la visite de curieux venus de loin pour accrocher une fleur, une lettre ou une bougie sur les grilles de l’église close. Depuis que le lieu d’inhumation du père Hamel a été rendu public, les visiteurs se pressent au cimetière de Bon-Secours. Parfois, ce sont des autocars qui font un détour sur la route de Lisieux à la demande des pèlerins. Le gardien du cimetière, qui pensait avoir trouvé le métier

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