Texter ou sexer ?
Régis Jauffret revient à la fiction. Sans délaisser les monstres. Ni les femmes.
« C’est le bonheur d’un oeil qui a vu s’apaiser sous son regard la mer de l’existence, et qui ne peut plus désormais se rassasier de voir cette surface chatoyante, cet épiderme délicat et frissonnant ; il n’y eut jamais auparavant une telle modestie de la volupté. »
Apôtre joyeux d’une sorte de préchristianisme païen, Epicure a écrit, entre autres phrases superbes, une vérité qui aurait pu être signée Ormesson : « Chacun de nous quitte la vie avec le sentiment qu’il vient à peine de naître. » Le voyage commence à peine qu’il faut déjà songer à plier bagage. D’où les sourires douloureux des plus heureux d’entre nous qui, rêvant de rabiot, supplient la Grande Faucheuse en leur for intérieur : « Encore une minute, madame la bourrelle ! »
Ce « Guide des égarés » se présente sous la forme d’un abécédaire présenté dans le désordre, où toutes les grandes questions existentielles sont passées en revue. Le mystère, l’eau, l’amour, le progrès, l’angoisse, le plaisir, le mal, la liberté, le bonheur, Dieu et j’en passe. Jean d’Ormesson balaie chacun de ces sujets
On l’avait dit mort, achevé par les nouvelles technologies de communication virtuelle et enterré par ces nouvelles formes littéraires : romans Instagram, histoires d’amour par SMS, sagas d’entreprise par mails… Mais le bon vieux roman par lettres bouge encore. Les blogs n’ont pas tout dit des chagrins d’amour ni les posts des crimes passionnels.
C’est un crime, concerté, annoncé, agencé, que Régis Jauffret nous raconte par lettres échangées entre