Hollande, le forcené de l’Elysée
Certains voudraient s’en débarrasser, mais le « président-journaliste » résiste. Enquête dans les coulisses d’un psychodrame d’Etat.
«C ontinuer à jouer de la musique sur le pont du “Titanic”. » Ce conseiller élyséen ne voit pas ce qu’il pourrait faire d’autre désormais. C’est un livre qui l’a abattu, comme un dernier coup de massue, comme un point final avant la fin officielle de ce laborieux quinquennat. Le titre annonce la couleur : « “Un président ne devrait pas dire ça…” ». Sauf que François Hollande a bel et bien dit « ça », semblant anéantir ses propres chances de conserver son mandat en 2017. Au fil de ces 672 pages vécues comme un supplice par ses derniers soutiens, le président, avec des mots ravageurs, atomise tout – et tout le monde – sur son passage. Les footballeurs, les magistrats, ses propres ministres, ses adversaires politiques, etc. Après cette vertigineuse lecture, une seule question s’impose à ceux qui l’entourent au pouvoir depuis quatre ans : « Qu’est-ce qui lui a pris ? » Comment cet homme qui n’a confiance en personne, pas même en ses conseillers, a-t-il pu passer une centaine d’heures avec deux enquêteurs qui ne sont pas connus pour retenir leur plume ? Comment a-t-il pu continuer à les fréquenter, à aller dîner chez eux, à regarder des matchs de football en leur compagnie après leurs révélations sur l’affaire Jouyet-Fillon (1) – le tout en se laissant systématiquement enregistrer –, alors que, dans le même temps, il défendait à son secrétaire général de parler aux journalistes pour éviter des confidences malheureuses ? Ces interrogations tournent en boucle dans la tête de ses collaborateurs sans trouver de réponse