Le Zénith de Dijon, pour Sarkozy, c’est plus cher…
facturés par Bygmalion au candidat Sarkozy chèque de 263 082 euros deux mois plus tard, pour un public de 15 000 personnes.
Si l’on entre dans le détail des factures, on découvre que, pour les trois meetings examinés, Nicolas Sarkozy a payé son « mobilier » 252 % plus cher que François Hollande sans que jamais Franck Attal cherche à négocier les prix avec ses fournisseurs. Autre poste très onéreux : la photo-vidéo. A Lille, Leni, le sous-traitant attitré d’Event et Cie, a présenté une note de 169 597 euros pour la vidéocaptation et la transmission. Un service que la filiale de Bygmalion a aussitôt refacturé 183 544 euros à l’UMP, quand, de son côté, l’intervenant vidéo pour le meeting de Hollande, Mvision, n’empochait que 59 048 euros TTC. Une différence de 160 000 euros pour une prestation identique effectuée la même année dans les mêmes locaux !
Des sous-traitants fort bien traités Bizarrement, dans le système Bygmalion, le recours à la sous-traitance ne permet pas de resserrer les coûts, mais au contraire d’empiler les marges. Celle d’Event et Cie, tout d’abord. La filiale de Bygmalion, qui s’est intercalée entre le parti et les fournisseurs à partir de 2010, ponctionnera 5,1 millions d’euros pour coordonner une campagne présidentielle qui, en 2007, avait été pilotée à l’UMP par une unique salariée. « Je tiens à préciser que je savais faire exactement le même travail que Franck Attal, sans le coût d’une agence. J’ai été petit à petit écartée de mon travail, on m’a retiré progressivement mes fonctions », confiera aux enquêteurs Adiba Regragui, la « Madame Evénementiel » de l’UMP, mise sur la touche par les équipes de Copé. Aux millions de Bygmalion s’ajoutent les taux de marge délirants de près de 40 % des trois principaux sous-traitants, dans un secteur où l’expertise commandée par le juge montre que la moyenne se situe entre 25 et 30 %.
Le cas de Leni est particulièrement intéressant. Ce prestataire très apprécié d’Event et Cie, qui a empoché près de 4 millions pendant la campagne, s’est montré généreux envers un ami de longue date de Franck Attal, Jo Alet. Comme l’avait révélé Le Point, ce technicien spécialisé dans la vidéoprojection, qui oeuvrait déjà sur les meetings du RPR et dans plusieurs pays africains, a reçu en 2012 1 million d’euros de Leni via le compte de la société de sa femme… En échange de quoi ? Les enquêteurs ont retrouvé lors de leurs perquisitions chez Leni un document le concernant, dont l’intitulé, « Apport affaire sur Event et Cie – campagne présidentielle de 2012 », laisse soupçonner le versement d’une rétrocommission. Jo Alet a-t-il gardé cet argent pour lui ou en a-t-il fait bénéficier d’autres personnes ? On ne le saura sans doute jamais, puisque ce Corrézien, condamné dans les années 1980 pour escroquerie sur fond de financement politique, est mort sans avoir été interrogé.
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