Le Point

Les islamistes à l’index ?

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Selon plusieurs témoignage­s, de nombreux prisonnier­s incarcérés pour des faits de terrorisme sont depuis les attentats rejetés par les autres détenus. L’administra­tion est contrainte de les placer en quartier d’isolement ou de les transférer en unité de prévention de la radicalisa­tion. Au printemps, Bilal Taghi avait ainsi été transféré à Osny (voir l’article). Les détenus de la maison d’arrêt des Yvelines où il séjournait ne voulaient plus de lui dans les ateliers. En juin, c’est un jeune de la région de Troyes, condamné à cinq ans de prison pour vol à main armée, qui s’est fait massacrer. Fortement radicalisé, il avait été transféré au quartier Maison centrale de Réau après un passage à Clairvaux. « Très violent et prosélyte, il était suivi de près par les services de renseignem­ent » , selon une source pénitentia­ire. Le jeune homme menace un surveillan­t de lui couper la tête et finit par poignarder un autre taulard, un gros voyou originaire d’Europe centrale, condamné à près de trente ans de prison pour coups et blessures ayant entraîné la mort. Le jeune islamiste va alors être tabassé, et défiguré. Une fois soigné, il sera placé à l’isolement, dans le quartier qui jouxte le mitard du centre de détention de Réau abritant les longues peines. Et c’est cette fois les jeunes des cités qui vont prendre la relève et le menacer. Fin septembre, il a été à nouveau transféré. Du fait des appels à la prière à toute heure du jour et de la nuit, de l’interdicti­on d’écouter du rap et de fumer du haschisch, des draps sur le téléviseur pour ne pas voir les images et des musulmans tués lors des attentats de Nice, l’adhésion au prosélytis­me islamiste serait moins forte. « C’est nouveau, mais on a de plus en plus de cas d’islamistes mis au piquet par les autres ou sommés de se ranger » , nous assure-t-on. « Ce n’est pas encore une tendance lourde » , tempère un cadre de la pénitentia­ire

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