SHOCKING ! PÉNURIE DE MARMITE POUR LES BRITANNIQUES
C’est la hausse du prix de la pâte à tartiner Marmite (pourtant produite en Angleterre) décidée par Unilever pour compenser la chute de la livre.
Et voici une des premières conséquences concrètes du Brexit pour les Britanniques. Les consommateurs ont découvert, médusés, qu’une de leurs spécialités, la Marmite – une pâte à tartiner amère à base de levure, très salée, immangeable par un Français –, avait disparu du site Internet et de certains supermarchés Tesco. Confronté à la folle chute de la livre sterling, l’industriel néerlandais Unilever – qui produit la Marmite – a en effet augmenté son prix de 10 % pour maintenir ses marges. Une hausse que la chaîne Tesco s’est refusée à répercuter sur ses clients ou à supporter elle-même, préférant déréférencer le produit de ses magasins. La même menace a été brandie contre d’autres produits Unilever, comme les glaces Ben & Jerry’s ou les sachets de thé PG Tips.
Si un accord a depuis été trouvé entre l’industriel et le distributeur, l’affaire braque les projecteurs sur les conséquences du choix des sujets de Sa Très Gracieuse Majesté de sortir de l’Union européenne. A cause de l’effondrement de la livre (– 18 % depuis le 23 juin), les prix de nombreux produits importés – à commencer par l’essence – devraient bondir. Les ménages risquent donc d’être durement frappés au portefeuille. Bien sûr, cette dépréciation favorise aussi les exportations du pays et doit permettre de rééquilibrer sa balance commerciale, mais l’effet bénéfique attendu d’une dévaluation est loin d’être assuré. Car les exportateurs subissent aussi le renchérissement d’une partie de leurs produits intermédiaires importés. « Le précédent épisode de dépréciation de la livre, en 2007-2008, n’avait ainsi pas bénéficié à la balance commerciale britannique » , souligne Alexandra Estiot, économiste à BNP Paribas. Les observateurs redoutent par-dessus tout le gel des investissements des entreprises en Grande-Bretagne, lié à l’incertitude sur son maintien dans le marché unique. Des investissements pourtant indispensables pour financer le déficit extérieur le plus important du monde (6 % du PIB). Une telle situation forcerait la Banque d’Angleterre à augmenter alors ses taux d’intérêt pour tenter d’attirer des capitaux à la recherche de rendements. Au pire moment pour l’économie britannique