Whisky, la France en tête
Avec 40 % des volumes consommés, il reste le spiritueux préféré des Français.
Premier débouché pour les whiskys écossais, marché référent pour les single malts, la France garde le cap : loin devant les anisés, gins et autres vodkas, et malgré une montée en flèche des rhums, le whisky reste le spiritueux national. Si les blends constituent le gros des volumes, ce sont les single malts qui intéressent les amateurs. Les premiers sont élaborés à partir d’un assemblage d’eauxde-vie de malt et d’eaux-de-vie de grain provenant de différentes distilleries, des whiskys plutôt simples, pour une consommation sur glace ou en cocktail ; les seconds sont issus des seules eaux-de-vie de malt produites par une unique distillerie. Le maltage est la germination de l’orge qui transforme une partie de l’amidon en sucre et donne des whiskys riches et complexes, à déguster. « La France est un marché très mature, se réjouit Thibault Queruau-Lamerie, chef de marques pour Glenfiddich, le single malt le plus vendu au monde, et du confidentiel The Balvenie. La demande est exi- geante et on voit apparaître de nouvelles tendances, les amateurs veulent de la nouveauté. »
Nouveaux et exotiques, les whiskys japonais, très recherchés, sont victimes de leur succès : le marché est presque en rupture de stock sur les single malts de 10 à 15 ans d’âge. Qu’à cela ne tienne, la tendance est aujourd’hui aux microdistilleries. Et la France, qui a reconnu l’an dernier deux IGP pour les whiskys bretons et alsaciens, est à l’avant-poste. Le Domaine des Hautes Glaces, par exemple, est une ferme-distillerie située dans les Alpes. Frédéric Revol et Jérémy Bricka y produisent depuis 2011, à base de céréales bio cultivées localement, des single malts qui se sont imposés, malgré leur jeunesse, comme des whiskys de référence. « Les consommateurs veulent des produits qui ont une histoire, relève Queruau-Lamerie. On sait faire : avec Glenfiddich, on a créé le marché des single malts au début des années 1960. » Pour preuve, l’Experimental Series, dont fait partie le Project XX : un whisky issu d’une vingtaine de fûts sélectionnés dans les chais de Glenfiddich par les vingt ambassadeurs internationaux de la marque et mis au point par Brian Kinsman, le très entreprenant maître de chai : « Mon rôle consiste à satisfaire les connaisseurs aussi bien que les nouveaux amateurs. Autrement dit, maintenir la tradition tout en innovant. »