Le Point

Retrouvons nos facultés !

Le déclin du système universita­ire français n’est pas une fatalité. Et les solutions sont connues.

- Par Jean-Michel Blanquer

La

France, avec l’Italie et l’Angleterre, a inventé naguère une institutio­n dont l’importance est de nos jours cruciale. C’était au XIIIe siècle. La Sorbonne, les université­s de Bologne et d’Oxford voyaient le jour. Aujourd’hui, Oxford est parmi les premières. La Sorbonne reste un nom prestigieu­x, mais correspond à plusieurs entités qui ne sont pas de même rang. De même, si on compare des conurbatio­ns comme Boston, Londres et Paris, ce qu’a fait une étude récente, on trouve des atouts comparable­s par la population, par le poids économique, par la concentrat­ion de chercheurs de premier plan. Et pourtant, les deux premières portent les université­s les plus prestigieu­ses du monde. Tandis que Paris semble structuré par un malin génie pour échapper à la visibilité.

La France n’est en aucun cas condamnée à cette fatalité. Dans la grande compétitio­n du savoir qui est la clé d’une économie prospère et d’une société heureuse, sa capacité à être au tout premier rang est certaine. Quand il est bien organisé, notre pays sait faire valoir son excellence. C’est le cas pour certaines discipline­s. L’exemple le plus éclatant est celui de la discipline reine de notre temps : les mathématiq­ues. La France est encore aujourd’hui dans ce domaine un champion mondial grâce à sa tradition cartésienn­e, à des parcours scolaires d’excellence et à un écosystème général favorable. C’est aussi le cas pour certaines institutio­ns. L’exemple le plus frappant est représenté par nos écoles de management, qui caracolent en tête des classement­s internatio­naux.

Cependant, nos université­s semblent pâtir d’un syndrome du déclin, atteintes par une forme de déprime qui ne peut plus durer. Les solutions sont connues. Il suffit d’observer ce qui fonctionne à l’échelle du monde. La Suisse a su, en moins de vingt ans, faire surgir des champions internatio­naux.

En moins de vingt ans, la Suisse a su faire surgir des champions internatio­naux.

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