Le nouveau combat de Juppé

l’avenir » (sic) l’antidote à une malédiction qui semble le poursuivre depuis ses premiers ennuis judiciaires ne pouvait abandonner en chemin. Question d’honneur !

Après la claque, violente et sans appel, infligée par le verdict des urnes, il y eut l’estocade portée par Sarkozy. Dans cette campagne, Juppé et son équipe n’ont cessé de le sous-estimer. Ses attaques contre l’ « identité heureuse » et contre son encombrant allié, François Bayrou, ont fini par payer. Même à terre, l’ancien balladurien n’épargne pas le chiraquien. Il soutiendra Fillon, malgré le lourd contentieux entre eux. « Ça peut être un cadeau empoisonné » , espère Aurore Bergé, jeune soutien de Juppé. Raffarin, qui avait perdu le sourire, croit avoir trouvé le moyen de s’en sortir. « Il y a un sujet sur le sarkozysme. Le soutien de Sarkozy à Fillon peut nous aider : c’est l’ex-quinquennat contre le nouveau ! »

« Russophilie malsaine ». Juppé, lui, a promis un « combat projet contre projet » . Les deux exPremiers ministres vont donc s’affronter sur le terrain des idées. Pour conjurer le mauvais sort, Juppé, 71 ans, va donc tenter d’incarner l’avenir, celui d’une France moderne face à une « nostalgie du passé » . Pour cela, il va pouvoir compter sur Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6 %), qui, dimanche soir, était la seule à le soutenir. Les juppéistes vont devoir accentuer les différences avec leur concurrent, notamment sur l es s ujets de s ociété ( égalit é hommes-femmes, mariage pour tous…) et sur l’international. On pointe la « russophilie un peu malsaine » de Fillon. Quant à son programme économique et social, « c’est celui de Thatcher avec le courage de Bayrou ! » résume un de ses soutiens. Enfin, l’autre espoir de Juppé, c’est que le centre et la gauche se réveillent dimanche et votent pour lui. « On vient de voir que tout est possible » , veulent croire ses proches