Logiciels clés
Gotham (ville imaginaire qui sert de décor à « Batman ») serait en particulier utilisé pour le renseignement militaire. Metropolis (référence au film de Fritz Lang qui se déroule dans les souterrains d’une métropole en 2026) est essentiellement utilisé par des « hedge funds », des banques, des assureurs.
Après seulement douze ans d’existence, Palantir a levé plus de 2,3 milliards de dollars auprès de différents investisseurs. Y a-t-il une bulle Palantir ? L’entreprise n’étant pas cotée, les informations précises sur les ventes, les clients ou les bénéfices sont invérifiables. Son PDG, Alex Karp, avait annoncé en 2013 que la compagnie ne serait pas introduite en Bourse, car « cela la rendrait très difficile à diriger ». Palantir peut sans cesse être challengé par de nouveaux concurrents, à l’instar de l’américain Lumify. Et il doit rendre des comptes sur l’exploitation des données. Récemment, il a par exemple été montré du doigt parce qu’il avait utilisé le scan de milliers de plaques d’immatriculation aux Etats-Unis…
« Beer pong. » Pour montrer que la mission de Palantir est planétaire et surtout sert la bonne cause, Alex Karp met l’accent sur la philanthropie. « Nous voulons éviter que des virus ne déciment des populations entières tout en respectant les libertés individuelles » , explique le numéro un. On l’a récemment vu converser à la conférence Sun Valley, dans l’Idaho, avec la philanthrope Laura Arrillaga Andreessen. Bill Clinton a salué, dans une vidéo, la technologie maison pour mettre en place les secours après l’ouragan Sandy. En 2012, l’entreprise a par ailleurs travaillé avec Interpol pour lutter contre les abus sexuels sur les enfants.
De Palantir on aura aperçu des salles tapissées de posters de Fleetwood Mac, des photos d’un séminaire de ski à la Squaw Valley, la pièce où les salariés jouent au « beer pong », dont le but est d’envoyer une balle de ping-pong dans un verre et, en cas d’échec, de descendre d’une traite un shot de pale ale. Mais, au final, on repart avec autant de questions qu’à l’arrivée. Au moment du départ, une employée sort un appareil photo pour réaliser un cliché du visiteur. « C’est pour ma collection personnelle », dit-elle d’un ton rassurant. On quitte les lieux un peu chamboulé tout de même. Dehors, le vent continue de caresser les érables