Le Point

Cheveux gris, métal hurlant

De retour avec Le monstre Metallica est le leader un dixième album. Au régime, sur les et batteur Lars Ulrich revient groupe. excès qui ont failli tuer le

- PAR PHILIPPE GUEDJ

Motörhead est mort avec son chanteur, Lemmy Kilmister. Black Sabbath vient de terminer une tournée d’adieux. AC/DC agonise au stade terminal et Van Halen végète. Les uns après les autres, les dinosaures du hard rock tombent au champ d’honneur, tandis que les rares survivants se contentent de gérer leur business, comme Iron Maiden, Guns N’ Roses ou Aerosmith. Un seul groupe résiste avec panache à l’extinction : Metallica. Plus de 110 millions de disques vendus dans le monde depuis 1981, un nom et un logo emblématiq­ues, un statut de leader historique du trash metal, une pluie d’hymnes allant de l’immortel brûlot « Master of Puppets » à l’increvable ballade « Nothing Else Matters »… Et un nouveau (double) CD confirmant l’inspiratio­n retrouvée : « Hardwired… to Self Destruct » (« Programmé pour l’autodestru­ction »). Le titre honore la tradition catastroph­iste du heavy metal mais, à l’évidence, en 2016, Metallica a déprogramm­é son apocalypse. La coke, l’alcool, la mort tragique d’un premier bassiste, la cure de désintoxic­ation du chanteur/guitariste James Hetfield en 2001, un album (« St. Anger ») haï par les fans en 2003… Le paquebot Metallica a traversé les pires tempêtes, mais ses membres, désormais tous quinquagén­aires, jurent naviguer sous le soleil d’une stabilité retrouvée.

La convalesce­nce a débuté avec « Death Magnetic », leur précédent album sorti en 2008, réconcilia­nt le gang avec sa base. « Hardwired… » confirme le retour à la normale et, à en croire les rockeurs, une relation de travail apaisée. Les Metallica vieilliron­t-ils ensemble comme les Rolling Stones ? « Tout est possible, on a réduit le plus possible nos chances de dérailler et on peut se réunir dans une même pièce sans avoir envie de se jeter par la fenêtre » , jure Lars Ulrich, cofondateu­r et batteur de Metallica. Alors, certes, finies la proximité et la promiscuit­é des années de fougue quand, « à 19 ans, nous étions quatre mecs qui ne se déplaçaien­t pas à plus de 2 mètres l’un de l’autre et vivaient, dormaient, voyageaien­t enchaînés ensemble » . Un mode de vie fusionnel incompatib­le avec les pères de famille sobres et rangés que sont devenus les ex-Attila du metal. Tout sourire face à nous, en jean, tee-shirt noir et Adidas blanches, Lars Ulrich est conforme à sa réputation : bavard, mordant… et prudent. Le fils de l’ex-champion de tennis danois Torben Ulrich (et luimême ex-joueur profession­nel en catégorie junior) monte au filet à la moindre question sur les crises du

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