Pourquoi il faut lire Montherlant maintenant
C’est un texte de 1938 qui nous parle de 2016. En novembre, il faut lire « L’équinoxe de septembre ». Son auteur ? Henry de Montherlant. On ne fréquente plus guère l’auteur des « Jeunes filles » et de « La reine morte ». Pourtant, c’est le meilleur remède contre l’asthénie et la médiocrité. Après les accords de Munich, l’écrivain dépeint un « climat de dégonflage perpétuel (…) du particulier devant le particulier, des gouvernants devant le groupe et devant l’extérieur ». Il raille les « minutes de silence » où l’on entend le bruit assourdissant de la bonne conscience. Surtout, il fustige la « morale de midinette » inoculée aux Français « où ce qui est résistant est appelé “tendu”, où ce qui est fier est appelé “hautain” (…), où la clairvoyance est appelée “méchanceté”, où l’expression de est appelée “inconvenance” ; où la morale se réduit presque uniquement à être “bon” (…) où la critique se réduit à chercher si on est moral, et moral dans cette morale-là ». Selon le docteur Montherlant, « la plupart des maux de la France ont pour cause la sous-vitalité ». Pour libérer les énergies, il en appelle à un homme d’Etat qui ait « le courage de ne pas jouer le jeu, le courage de dire non, le courage de refuser de composer avec l’ignoble, le courage de sévir, le courage d’être impopulaire –
s’il le faut ». Emmanuel Macron, lors de sa déclaration de candidature, s’est référé à Bernanos. Le vainqueur désigné par la primaire de la droite et du centre aura intérêt à avoir Montherlant comme compagnon de route