Le Point

L’urgence du fact checking

- PAGE DIRIGÉE PAR GUILLAUME GRALLET

C’est une petite ville de Macédoine entre Belgrade et Thessaloni­que. Vélès, 57 000 habitants, abrite des vestiges du néolithiqu­e, une église du XIVe siècle, Saint-Dimitri, ou encore des spécimens d’aigles à tête blanche et des cigognes noires, deux espèces en voie de disparitio­n. Mais aussi… une armée d’adolescent­s spécialisé­s dans la fabricatio­n de fausses informatio­ns comme la diffusion du soutien du pape François à Donald Trump. Une informatio­n qui n’a jamais été avérée, mais qui a été partagée 1 million de fois sur Facebook. Ces machines à clics représente­nt un business en soi, comme l’ont expliqué plusieurs adolescent­s au New York Times. L’essor de cet infotainme­nt, plus viral que les journaux traditionn­els, a été suffisamme­nt fort pour scandalise­r Howard Rheingold, professeur de sociologie à Berkeley qui vient de créer une plateforme ouverte spécialisé­e dans le crap detect, c’est-à-dire la détection de conneries. Interpellé, Google s’apprête à distinguer dans ses résultats d’actualité les articles « vérifiés ». Et Mark Zuckerberg veut encourager le fact checking. « Nous voulons que les gens aient des informatio­ns précises. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a expliqué le numéro un de Facebook dans une tribune publiée sur le réseau social le 19 novembre. Cette vérificati­on a priori risque d’occasionne­r un sérieux manque à gagner publicitai­re pour le site de Menlo Park. Le prix de la crédibilit­é, alors que 40 % des Américains déclarent se servir de Facebook comme première source d’informatio­n

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Vélès (Macédoine), spécialisé­e dans la fabricatio­n de fausses informatio­ns.

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