L’urgence du fact checking
C’est une petite ville de Macédoine entre Belgrade et Thessalonique. Vélès, 57 000 habitants, abrite des vestiges du néolithique, une église du XIVe siècle, Saint-Dimitri, ou encore des spécimens d’aigles à tête blanche et des cigognes noires, deux espèces en voie de disparition. Mais aussi… une armée d’adolescents spécialisés dans la fabrication de fausses informations comme la diffusion du soutien du pape François à Donald Trump. Une information qui n’a jamais été avérée, mais qui a été partagée 1 million de fois sur Facebook. Ces machines à clics représentent un business en soi, comme l’ont expliqué plusieurs adolescents au New York Times. L’essor de cet infotainment, plus viral que les journaux traditionnels, a été suffisamment fort pour scandaliser Howard Rheingold, professeur de sociologie à Berkeley qui vient de créer une plateforme ouverte spécialisée dans le crap detect, c’est-à-dire la détection de conneries. Interpellé, Google s’apprête à distinguer dans ses résultats d’actualité les articles « vérifiés ». Et Mark Zuckerberg veut encourager le fact checking. « Nous voulons que les gens aient des informations précises. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a expliqué le numéro un de Facebook dans une tribune publiée sur le réseau social le 19 novembre. Cette vérification a priori risque d’occasionner un sérieux manque à gagner publicitaire pour le site de Menlo Park. Le prix de la crédibilité, alors que 40 % des Américains déclarent se servir de Facebook comme première source d’information