« Un choc fiscal stimulerait le marché »
Les années électorales sont généralement peu favorables à l’immobilier. Qu’anticipez-vous ? Thierry Delesalle :
2012 n’a pas été en effet une bonne année en nombre de transactions signées, mais la morosité a davantage tenu alors à la hausse de la fiscalité : alourdissement de la taxation des plus-values avec une exonération non plus après quinze ans de détention du bien, mais après trente. Nous pensons qu’en 2017 le marché devrait rester dynamique pour au moins deux raisons : des taux toujours très bas et la poursuite d’un phénomène de rattrapage. Les Français, qui n’avaient pas bougé pendant des années, se sont remis à réadapter leur logement en fonction de leur besoin. De surcroît, la légère remontée des taux attendue l’an prochain peut avoir un effet psychologique : pousser les Français à l’achat pour profiter des taux les plus faibles. Enfin, avec les élections, les Français s’attendent à un choc fiscal.
Quel serait l’impact d’une baisse d’impôts ?
Tout dépend de la mesure. Un retour à une exonération au bout de quinze ans des plus-values, si elle concerne également les prélèvements sociaux, incitera de nombreux propriétaires à vendre, ce qui créera un afflux de biens sur le marché et devrait atténuer la hausse actuelle des prix. A l’inverse, un allègement des impôts sur les revenus fonciers et une diminution des droits de mutation feront revenir des investisseurs aujourd’hui quasi absents sur le marché de l’ancien. L’augmentation du nombre d’acquéreurs tirera alors les prix vers le haut. Enfin, la suppression de l’ISF cumulée avec le Brexit pourrait créer également des tensions à la hausse sur les prix des 5-pièces et plus. Segment de marché qui représente toutefois moins de 5 % des ventes