Favori de la présidentielle, le candidat de la droite et du centre concentre toutes les attaques. Sa riposte, sa stratégie, ses idées… Enquête.
Faut-il croire à la « brutalité » réformatrice de François Fillon dénoncée par Alain Juppé dans l’entredeux-tours ? Dès lundi, ses premiers soutiens tempèrent le message thatchérien du candidat investi par plusieurs millions de citoyens. A l’heure où il ne s’agit plus seulement de séduire le coeur de l’électorat de la droite mais l’ensemble des Français (44,6 millions d’inscrits), son entourage pèse ses mots. Gérard Larcher, l’homme du premier cercle, parle ainsi d’ « enrichir » le programme de son « ami François » , de « puiser des idées » chez ses anciens concurrents, et insiste sur l’importance du « dialogue social » dans la façon d’amener les fonctionnaires aux 39 heures. Le président du Sénat, ancien ministre délégué aux Relations du travail, héritier comme Fillon du gaullisme social, séguiniste anti-maastrichtien à ses côtés, veille à l’aile gauche du fillonisme : « Je serai très attentif au traitement de la très grande pauvreté » , assure-t-il. Pour sa part, Caroline Cayeux, la sénatrice de tous les combats fillonistes, entame une petite marche arrière quant à la réforme promise de la Sécurité sociale, cantonnée, selon le programme de Fillon, aux pathologies les plus graves et aux affections longues : « Sa mesure sur l’assurance maladie est un point important qu’il faudra mieux expliquer, amender éventuellement, voire adoucir. » Même le juppéiste Benoist Apparu croit que l’ancien Premier ministre devra atténuer ses propositions les plus tranchantes… « Fillon est suffisamment intelligent pour comprendre qu’on ne gagnera pas la présidentielle sans le centre, confiait-il avant le second tour du scrutin. Du coup, sa vodka mélangée avec beaucoup de flotte va finir par être un peu plus indigeste que la tisane, une tisane bien corsée serait plus efficace qu’une vodka gorgée d’eau. » Les passerelles avec le centre n’ont jamais vraiment été rompues. Aux côtés de Larcher, le sénateur centriste François Zochetto, président du groupe UDI, a entretenu une diplomatie parallèle. Ces derniers jours, Jean-Louis Borloo luimême a repris du service pour ramener la famille dispersée de l’UDI dans le giron des fillonistes…
Pour conquérir un public plus large, Anne Méaux, la communicante du candidat qui fut à l’origine de la formule « casser la baraque » , commence