Le serment de l’Amérique latine

En juillet, alors que leur champion est au plus bas, le dernier carré des fillonistes jure d’aller jusqu’au bout.

Autour de François Fillon, ils ne sont plus qu’une vingtaine à s’égailler dans les jardins de la Maison de l’Amérique latine en ce 12 juillet 2016. Le soleil se couche doucement sur ce petit attroupement de fillonistes qui butine le buffet : fromage, charcuterie et vin rouge. Dans les coeurs, le doute s’insinue au sein du dernier carré des fillonistes réunis pour un dernier cocktail avant la dispersion des vacances. « On était au plus bas » , se souvient la sénatrice maire de Beauvais, Caroline Cayeux, fidèle d’entre les fidèles qui n’a jamais raté une réunion en trois ans. Il est vrai que l’ancien Premier ministre vient de subir un gros coup au moral : le départ d’Eric Ciotti, son bras droit, pour les rangs sarkozystes.

Le torchon brûlait depuis quelque temps entre les deux hommes. Ciotti recommandait au candidat d’armer son discours sur le plan régalien. Fillon y répugnait, considérant que les vrais problèmes de la France sont économiques. Ce soir-là, Eric Ciotti est donc absent… Tout comme Valérie Pécresse. « Elle ne vient plus à nos réunions depuis quelque temps » , relève l’un des convives. En fait, dès le mois de mars, la présidente de la région Ilede-France avait annoncé, à la tribune du meeting de Boulogne, qu’elle se prononcerait en faveur d’un candidat à la rentrée… Fillon pensait son soutien acquis. Il en fut profondément blessé. Boulogne ?