Pierre Danon, l’entremetteur
zaines d’acteurs du monde économique à venir écouter les propositions du Sarthois. Devant Michel Pébereau (BNP Paribas), Pierre Godé (LVMH), Pierre Bellon (Sodexo), Claude Bébéar (le fondateur d’Axa) et bien d’autres, Fillon avait déroulé l’esquisse d’un programme ultrarigoureux, très inspiré des idées de Castries. C’est qu’avec Fillon il partage et échange beaucoup. Castries n’a jamais masqué son goût pour la politique, mais ses fonctions l’empêchaient de s’engager trop frontalement. Aussi, lorsqu’il a quitté son poste en mars, à 61 ans, ses proches glissaient qu’on l’entendrait durant la présidentielle. Il ne se cache plus. Le voilà du coup devenu un candidat crédible pour Bercy. Prêt pour une nouvelle vie ? Les grands patrons et leurs dons ? C’est, en grande partie, Pierre Danon. L’entrepreneur, ex-président de Numéricable, directeur adjoint de la campagne de François Fillon, qu’il a rencontré quand ce dernier était à Matignon, a joué un rôle essentiel au côté du vainqueur en lui peaufinant un joli réseau de dirigeants d’entreprise capables d’alimenter le candidat en idées mais aussi en capitaux. Pendant des mois, il veille à sortir le candidat de sa zone de confort, l’obligeant à aller à la rencontre des entrepreneurs. Il gère aussi les groupes thématiques chargés de plancher sur les propositions économiques de Fillon. Demandez-lui s’il est le responsable « du sang et des larmes » promis par le gagnant de la primaire, il vous répondra sans ciller : « Les larmes, c’est maintenant avec le taux de chômage élevé, celui des jeunes notamment. » Il veut croire que son candidat sera un président réformateur radical, capable de « faire de la pédagogie »