Jérôme Chartier, Valérie Boyer et Florence Portelli, les porte-parole

Propulsés sur tous les plateaux de télé, toujours prêts à jurer que Fillon l’emporterait même quand il était au plus bas niveau sondagier, ces trois-là sont, dans des styles différents, les visages médiatiques de la fillonie. Chartier, le fidèle d’entre les fidèles, a été présenté à Fillon par Séguin en 1992. Devenu le soutier, le mobilisateur et le DRH de la campagne, le rectiligne député du Val-d’Oise partage sa tâche de porte-parole avec la gouailleuse Valérie Boyer. Maire du 6e secteur de Marseille, cette catho militante, membre de La Droite populaire, a voté un amendement pour inscrire les valeurs chrétiennes de la France dans la Constitution et a mené le combat contre la GPA avec le soutien de Fillon. Longtemps l’une des rares femmes fillonistes médiatisées, elle a été rejointe par une ancienne militante séguiniste, porte-parole de Valérie Pécresse lors des régionales, Florence Portelli. « Je me suis imposée toute seule. Ce n’était pas évident, car l’équipe de campagne n’est pas très jeune » , explique-t-elle pour justifier sa médiatisation tardive manoeuvres. Et pourtant, elle sait y faire, résolue et subtile. Catholique, elle milite contre le mariage homosexuel, puis fonde Sens commun. « Pas un mouvement confessionnel, un parti politique. » Repérée par Copé, elle entre au bureau de LR, elle prend la parole et contredit Sarkozy. Lorsque celui-ci écrit qu’il ne reviendra pas sur la loi Taubira, elle prend ses distances. Sens commun rencontre tous les candidats de la primaire. Fillon est le seul à avoir annoté leur plateforme. « Il n’a pas essayé de nous séduire, on n’a rien négocié. » Ils listent leurs accords (réforme de l’école, lutte contre l’islamisme, la Russie, l’Iran...) et leur point de divergence : la loi Taubira. « Nous voulons la détricoter et inscrire dans la Constitution qu’un mariage unit un homme et une femme. » Fillon propose, lui, de revenir sur l’adoption plénière et la PMA pour les couples homosexuels. Ils font alliance. Croit-elle en ses engagements ? « Il tient parole, on l’aidera à tenir le cap. » La semaine prochaine, elle reprendra la rédaction de sa thèse sur Bethsabée, l’épouse du roi David, « parce qu’en ce moment mon portable sonne toutes les huit minutes, c’est dur pour se concentrer » les selfies… « Il aime se coucher tôt, il a forcé sa nature et s’est libéré à Sablé, fin août. A partir de là, j’ai vu un autre François », confiet-elle. Sur ses conseils, le candidat a envoyé aux retraités, à quelques semaines du vote, une lettre de promesses qui a fait mouche (transmission du patrimoine, système de soins à domicile…). Cette missive, moins clinquante que la conversation avec Karine Le Marchand sur M6, a eu un impact très positif. Le soutien des plus de 65 ans a été décisif dans la victoire de Fillon