Un nouveau virage américain ?
L’avenir de Cuba se joue davantage à Washington qu’à La Havane. Durant la campagne électorale américaine, Donald Trump a déclaré tout et son contraire sur le régime castriste. Le président élu a été plus radical :
Mais l’éclatement du bloc de l’Est, puis l’effondrement de l’Union soviétique laissent Cuba orpheline, politiquement et plus encore économiquement. Castro, qui vantait auprès de ses visiteurs l’excellence et la gratuité de ses systèmes éducatif et de santé ( « même nos prostituées sont passées par l’université » ), n’a plus les moyens de sa politique sociale. Le pays s’enfonce dans un marasme qualifié de « période spéciale en temps de paix », que son rapprochement avec le Venezuela ne permet pas d e c o nt r e r e t q u’ a g g r a v e l a psychorigidité de Fidel, rétif à toute forme de perestroïka.
Il faudra attendre son effacement pour raisons de santé, en 2006, et l’avènement du discret Raul pour que, très lentement, le régime desserre l’étau sur la société, vide les prisons de leurs détenus politiques, s’ouvre à l’économie de marché et que sa boussole diplomatique indique à nouveau la direction de Washington. Réorientation « sanctionnée » l’an dernier par l’établissement de relations diplomatiques et la levée partielle de l’embargo américain.
« Bientôt, j’en aurai fini comme tous les autres. Notre tour viendra, à tous », avait lancé, crépusculaire, le Lider Maximo, à l’occasion du dernier congrès du Parti communiste cubain, en avril. Ce qui est vrai des révolutionnaires pourrait l’être également de la révolution