Les Dauphins de Thierry le hardi
Monarchie. On connaît l’intérêt que porte Thierry Ardisson à la monarchie, non pas comme source d’inspiration de la presse people mais comme système de gouvernement, « façon Westminster ». En 1986, son « Louis XX » lui avait valu, en plus de chaudes soirées au Bains Douches avec top-modèles en combi Lycra, une préface d’Alain Decaux et un anthologique « Apostrophes » avec Max Gallo chez Pivot. Pour le sale gosse du PAF, ce fut un fait d’armes. Ainsi piqué du « tragique vaudeville » qu’est l’histoire politique du XIXe, il rumine (pendant trente ans) le livre que voici : la réjouissante galerie de portraits de cinq pauvres petits Dauphins, fils de France élevés comme des demi-dieux dans un palais incendié par la Commune en 1871 et rasé par la République en 1883, et qui jamais ne montèrent sur le trône. Parmi eux, Louis XVII, fils de Louis XVI, un « chou d’amour », « beau comme le jour et inintéressant au possible » , si bien qu’on lui lava éhontément le cerveau, ce qui le déséquilibra quelque peu (il affirma avoir été violé par sa mère) ; Louis-Philippe II, qui avait tout pour plaire mais se tua en calèche à 31 ans ; ou « Loulou », Napoléon IV, fils du précédent, percé à 23 ans par 17 sagaies zouloues lors d’une expédition en Afrique du Sud. Vive, attendrie, pleine d’anecdotes assez rocambolesques mais authentiques (le livre a été écrit avec la collaboration de l’historien Philippe Séguy), la galerie de portraits de Thierry le hardi séduit et édifie
« Les fantômes des Tuileries », de Thierry Ardisson (Flammarion, 280 p., 18 €).